Les jeunes doivent être davantage accompagnés, plaident des leaders citoyens
Les jeunes doivent être davantage accompagnés, plaident des leaders citoyens

SENEGAL-SOCIETE-AUTONOMISATION

Dakar, 14 oct (APS) – Les jeunes ont besoin d’être davantage accompagnés par les pouvoirs publics pour qu’ils puissent exprimer le mieux possible leur potentiel, a déclaré, mardi, Arame Guèye Sène, directrice exécutive de Social Change Factory, un centre de leadership citoyen œuvrant pour l’émancipation et l’autonomisation des jeunes.

“Il faut donner l’opportunité aux jeunes de montrer leur savoir-faire. Il faut trouver des solutions. Tous les jeunes ont un potentiel mais ils ne peuvent pas le libérer pour qu’il leur soit utile tout simplement parce que l’accompagnement n’est pas mis en place”, a-t-elle dit.

Mme Sène prenait part à une table ronde sur le thème “Sénégal Vision 2050 : libérer le potentiel des jeunes pour un avenir durable”.

“L’employabilité reste un défi. Des études ont montré que 34% des diplômés n’ont ni emploi ni activité rémunérée Un enfant sur deux n’est pas scolarisé, le taux de réussite au bac est également relativement bas”, a souligné la directrice exécutive de Social Change Factory, dont les actions visent l’épanouissement et l’engagement des jeunes.

Elle a relevé le fait que le marché du travail peine à absorber les nombreux qui sortent chaque année des écoles de formation, d’où une interrogation à faire sur les opportunités disponibles.

“Il faut revoir la communication institutionnelle, les jeunes ne savent pas totalement les opportunités qui existent”, a insisté Arame Guèye Sène, ajoutant : “Il n’y a pas de perspectives concrètes, il est nécessaire d’en créer pour les jeunes diplômés”.

Selon Mme Sène, de nombreux jeunes sont réduits à conduire des motos “Jakarta” dans les régions, faute de travail.

Pape Massamba Ndiaye, co-fondateur du Débat numérique national de la jeunesse, un “do-tank citoyen” pour l’inclusion des jeunes dans les politiques publiques, recommande que les jeunes soient davantage consultés pour une meilleure compréhension de leurs préoccupations.

“Il faut créer un rapport de force en créant un cadre où les jeunes expriment leurs préoccupations aux autorités”, dit-il, avant de demander aux organisations faitières de “porter des plaidoyers sur le quota des jeunes dans les instances de décision.

“Il n’y a pas de représentation réelle des jeunes au niveau stratégique”, a soutenu M. Ndiaye, en pointant “une fragmentation institutionnelle”.

Les moyens mobilisés restent selon lui en-deçà des besoins des jeunes en termes de formation, de formalisation et de financement, sans compter d’autres problèmes liés à l’accès au foncier et au retard noté dans l’effectivité de la loi sur les start-up, qui devrait aider à valoriser les jeunes entrepreneurs.

Les jeunes doivent être davantage accompagnés, plaident des leaders citoyens

Le directeur de la Jeunesse, Alassane Diallo, venu présider cette rencontre, a rappelé que la prise en charge des préoccupations des jeunes relève d’une “ambition collective”. Il a souligné la nécessité d’inscrire les grandes thématiques dans les politiques publiques à travers “des actions concrètes”.

Pour libérer le potentiel des jeunes, M. Diallo estime qu’il faut consolider les partenariats avec le secteur privé, le secteur associatif pourvoyeurs d’emplois et les universités pour régler les problèmes d’adéquation entre formation et emploi.

Il a également plaidé pour la mise en place de financement accessibles aux jeunes, tout en renforçant les structures d’accompagnement et de mentorat.

 

NSS/BK