Les changements au sein de la Justice et la dette publique au menu
Les changements au sein de la Justice et la dette publique au menu

SENEGAL-PRESSE-REVUE

Dakar, 27 juin (APS) – Les quotidiens reviennent très largement, vendredi, sur les principales décisions issues du dernier Conseil supérieur de la magistrature, en même temps qu’ils se font l’écho des inquiétudes se rapportant au niveau de la dette publique.

Plusieurs changements ont été opérés dans les différentes juridictions du pays, notamment au sein du Pool judiciaire financier, à l’issue du Conseil supérieur de la magistrature tenu jeudi sous la présidence du chef de l’Etat, rapporte le quotidien Le Soleil.

Deux nouveaux substituts au procureur financier ont été nommés, portant leur nombre à 4, ajoute cette publication, selon laquelle le Pool judiciaire financier se trouve ainsi renforcé. Sud Quotidien reprend la même information, WalfQuotidien parlant de “remue-ménage au Pool judiciaire financier”.

“Simple coïncidence ou ironie du sort”, l’affectation de trois juges du collège d’instruction du Pool judiciaire financier laisse “place à des commentaires sur des faits ayant précédé la décision du président de la République […], relève WalfQuotidien.

Avant ces décisions d’affectation, Bassirou Diomaye Faye avait notamment “dénoncé les lenteurs [notées] dans l’instruction des dossiers de détournement de deniers publics impliquant d’anciens ministres de la République”, rappelle le même journal.

Il ajoute que les déclarations en question du chef de l’Etat font suite à une sortie médiatique lors de laquelle le Premier ministre “constatait des lenteurs dans le traitement des dossiers judiciaires concernant les anciens dignitaires du régime”.

La lutte contre la corruption va-t-elle se corser ?

Le Quotidien, parlant de ces changements intervenus dans le secteur de la Justice, retient que le Pool judiciaire financier a été “étoffé”. “Le grand chamboulement”, renchérit, sur le même sujet, le quotidien EnQuête. “La Cour suprême légèrement retouchée, le Pool judiciaire [financier] renforcé”, résume Tribune.

Certains juges ont été aussi remplacées, “tandis que les procureurs de la République ont été épargnés”, signale par ailleurs Tribune, ajoutant que cette session du Conseil supérieur de la magistrature “relance” la question de la réforme de cette instance présidée par le président de la République et le Premier ministre.

L’info, en ce qui le concerne, pointe “des nominations stratégiques qui redessinent les contours de l’appareil judiciaire sénégalais”. Source A relève un point précis, qui peut avoir ou non son importance : la Cour d’appel de Dakar “caracole en tête en termes de nouvelles nominations (20), derrière Thiès (9), suivie de Kaolack (2) et Ziguinchor (2)”.

L’As s’autorise une interrogation principale : les changements intervenus au Pool judiciaire financier, moins d’un an après la mise sur pied de cette institution, vont-ils “dans le sens de corser la lutte contre la corruption et la prévarication ?”

En plus de ce sujet, c’est sur le niveau de la dette publique qui semble le plus intéresser les quotidiens, après la “charge” de l’Alliance pour la République (APR) contre le pouvoir sur cette question principalement mais sur d’autres sujets aussi.

“Dans un climat économique tendu et un contexte politique crispé, le parti de Macky Sall accuse le pouvoir en place de dérives budgétaires, de verrouillage des libertés publiques et d’opacité dans la gestion des affaires de l’Etat”, rapporte L’As.

“Macky & Compagnie réclament des comptes à Diomaye-Sonko sur le rythme effréné de l’endettement”, peut-on lire à la une de Vox Populi. Selon ce journal, la formation politique de l’ancien président veut “des explications crédibles sur la destination des 10.200 milliards FCFA contractés : 4500 milliards en 2024 et 5700 milliards en 2025”.

Des ministres et DG “pris en tenaille”

L’APR affirme qu’en deux ans, la dette a atteint 10 mille 200 milliards de francs CFA. “C’est le niveau des 5 dernières années de Macky Sall”, souligne la formation de l’ancien président, en guise de comparaison.

Surtout, cette dette est “sans effet” sur le quotidien du Sénégalais ordinaire, soutient Tribune. “Tous les signaux [sont] au rouge, s’alarme le quotidien EnQuête, selon lequel l’Etat du Sénégal se trouve “dans un véritable engrenage”.

“Alors qu’il se démène pour sortir des difficultés, lit-on dans les colonnes de cette publication, le Sénégal semble s’enfoncer davantage dans le trou, avec des finances publiques de plus en plus exsangues. La dernière illustration en date est la loi de finance rectificative publiée hier par le gouvernement”.

Il ressort de cette dernière une baisse des prévisions de recettes de 130 milliards de francs CFA en valeur absolue, correspondant à 2,6% des recettes espérées dans le cadre de la Loi de finances initiale, précise Le Quotidien.

Tout ne semble pourtant pas noir dans cette situation, si l’on en croit Le Soleil, qui annonce que l’Etat a décidé de dégager 500,9 milliards de francs CFA “pour solder les comptes” et “apurer ses arriérés de paiement. Une bouffé d’oxygène pour le secteur privé”.

Dans un tel contexte jugé difficile, les ministres et directeurs généraux sont “pris en tenaille” et “vivent une situation complexe. Ils sont pris en étau entre les regards critiques des militants, les reproches de certains leaders et les menaces du Premier ministre”, décidés à obtenir de bons résultats de son gouvernement.

Concernant la gouvernance politique et économique en général du pouvoir, Sud Quotidien annonce que l’opposition “sonne la révolte”, à travers le Front pour la défense de la démocratie et de la République (FDR), une plateforme politique qui dénonce une “dérive autoritaire”, un “recul démocratique” et une “crise financière et économique’’.

BK/HK

 

   

 

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