Dakar, 31 déc (APS)- L’élection et l’installation, samedi, par l’Assemblée nationale des membres de la Haute cour de justice, précédées le même jour du vote du budget pour l’exercice 2025 et la déclaration de politique générale du Premier ministre Ousmane Sonko, tenue, la veille, devant les députés élus lors des élections législatives du 17 novembre, ont ponctué une année 2024 principalement marquée par l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, le plus jeune président de la République du Sénégal. L’année finissant a notamment donné lieu à des évènements par moment tragiques mais ayant sans nul doute permis au Sénégal de démontrer à la face du monde la solidité de son système politique, de ses institutions, particulièrement du pouvoir judiciaire dont les actes et décisions ont été déterminants dans la préservation et la consolidation d’un modèle démocratique auquel les Sénégalais ont encore une fois démontré leur indicible attachement, au péril de leur vie. ‘’Devant Dieu et devant la nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois, de consacrer toutes mes forces à défendre les institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire, l’indépendance nationale et de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine’’, déclarait, le 2 avril 2024, à Diamniadio, Bassirou Diomaye Faye, devant les membres du Conseil constitutionnel, pour son investiture en qualité de nouveau président de la République. Une scène improbable d’un scénario dont bon nombre d’acteurs et d’observateurs pouvaient douter de l’épilogue à l’orée de l’année 2024. Vingt jours avant sa prestation de serment, le nouveau locataire du Palais de la République était en prison en compagnie de l’actuel Premier ministre. Ce dernier était en détention pour, entre autres, appel à l’insurrection. Dans le cadre de cette procédure, le ministère de l’Intérieur avait déjà prononcé la dissolution de son parti au point qu’il était acquis dans certains cercles que l’élection présidentielle allait se tenir sans un représentant des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef). C’était sans compter avec la validation par le Conseil constitutionnel de la candidature de Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle. Une telle décision a sans doute été à l’origine d’un enchainement d’évènements aussi surprenants qu’inattendus. Alors que le pays retenait son souffle en attendant le lancement de la campagne électorale pour l’élection présidentielle, le chef de l’Etat sortant, Macky Sall, rebat les cartes en annonçant, dans un discours prononcé le samedi 3 février 2024, avoir abrogé le décret convoquant le corps électoral le 25 février, ce qui implique que la présidentielle ne devrait plus se tenir à cette date. Il avait dans le même temps promis qu’il engagerait un dialogue national ouvert afin »de réunir les conditions d’une élection libre, transparente inclusive dans un Sénégal apaisé et réconcilié ». Le chef de l’Etat sortant s’était appuyé sur ce qu’il considérait comme un différend entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale sur fond d’accusations de corruption à l’encontre de membres de cette juridiction en charge des contentieux relatifs au processus électoral. Ces accusations avaient été portées par le Parti démocratique sénégalais (PDS) à la suite du rejet du dossier de son candidat, Karim Wade, pour cause de double nationalité. Sur la base d’une résolution en date du 31 janvier portée par le PDS soutenue par la coalition présidentielle, l’institution parlementaire avait acté la mise en place d’une Commission d’enquête pour éclairer sur le processus de vérification des candidatures et sur tout autre fait se rapportant à l’élection. Les sages, arbitres d’une partie de ‘’roulette russe’’ ‘’Alors qu’il porte encore les stigmates des violentes manifestations de mars 2021 et de juin 2023, notre pays ne peut pas se permettre une nouvelle crise. J’ajoute qu’en ma qualité de Président de la République, garant du fonctionnement régulier des Institutions, et respectueux de la séparation des pouvoirs, je ne saurais intervenir dans le conflit opposant le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire’’, faisait valoir Macky Sall. C’était alors parti pour une crise politico institutionnelle sans précédent et qui pouvaient tout faire basculer sous les coups de boutoir d’acteurs politiques ayant le plus claire du temps tendance à jouer à se faire peur. Aussi, fallait-il des juges au courage et professionnalisme sans faille pour épargner le pays de certains soubresauts. Les membres du Conseil constitutionnel avaient ainsi endossé le rôle d’arbitres d’une partie de ‘’roulette russe’’ entre acteurs du jeu politique dont l’issue pouvait être fatale pour le pays. Ils ont tour à tour rejeté l’abrogation du décret convoquant le corps électoral à la date du 25 février, cassé la modification de la Constitution ouvrant la voie à la tenue du scrutin le 15 décembre, contraignant le président Macky Sall à sortir une autre corde à son arc. Après avoir pris acte des décisions du Conseil constitutionnel, il annonce la tenue d’un dialogue national pour dénouer la crise qui va déboucher sur la proposition de la date du 6 juin pour organiser le scrutin. Droits dans leurs bottes, les membres du Conseil constitutionnel désavouent cette procédure et fixent la date du 31 mars pour la tenue du scrutin. Ils vont par la suite se plier à la décision du président sortant de convoquer le corps électoral le 24 mars. Pour beaucoup d’observateurs, la partie était déjà jouée après le vote par l’Assemblée nationale, le 6 mars, d’une loi d’amnistie ayant permis la libération de dizaines de détenus qui étaient en prison pour des faits en lien avec leurs activités politiques. Il est difficile de ne pas se souvenir de cette nuit de liesse du 14 mars accompagnant la libération des deux principaux leaders du parti Pastef. Les lumières braquées cette nuit-là sur la personne de Bassirou Diomaye Faye pendant que le leader de Pastef, Ousmane Sonko, écarté de la course à la présidentielle, s’était éclipsé, donnaient une indication sur l’accomplissement irréversible d’une destinée. Celle du fils de Samba Faye qui allait devenir au soir du 24 mars 2024, le plus jeune président de la République du haut de ses 44 ans. AKS/OID/SBS
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