Le Sénégal n’est pas encore bien préparé à faire face aux différents types de catastrophes (spécialiste)
Le Sénégal n’est pas encore bien préparé à faire face aux différents types de catastrophes (spécialiste)

SENEGAL-CATASTROPHES-PREVENTION

Dakar, 21 mai (APS) – Le Sénégal n’est pas encore bien préparé pour circonscrire dans les meilleurs délais la survenue des grandes catastrophes, qu’elles soient naturelles comme les inondations ou technologiques notamment les incendies, a relevé, l’ancien directeur adjoint de la direction de la Protection civile, Amadou Fall Canar Diop

”La prévention et la gestion des catastrophes se font sur la base d’un plan de contingence, élaboré au niveau communal, départemental ou inter-communal, et guide les interventions des services administratifs et techniques compétents, dans une dynamique de coordination”, a-t-il déclaré dans un entretien à l’APS, quelques jours après l’effondrement d’un immeuble de cinq étages à Ngor, à Dakar.

Le plan de contingence repose, selon lui, sur l’anticipation des risques, c’est-à-dire la prévention, la formation des spécialistes qui interviennent en cas de catastrophes et l’entraînement ainsi que les exercices de simulation intra-muros et grandeur nature.  

Prenant l’exemple des dernières inondations consécutives à la crue du fleuve Sénégal, en 2024, dans le nord et l’est du Sénégal, ayant occasionné le déplacement des populations et la destruction de cultures, l’expert en réduction de risques et gestion de catastrophes pense que la situation a été rendue plus dramatique par l’absence de ce plan de contingence.  

Pire, a-t-il ajouté, ”le Sénégal ne dispose plus, depuis 2009, de ce type de dispositif qui doit être périodiquement actualisé.

”La réponse n’a pas été des meilleures car, il n’y a eu aucune planification en amont pour faire face à la crue du fleuve. C’est également le même problème dans les villes confrontées à des inondations consécutives aux fortes pluies”, a-t-il constaté.

Une situation qu’il juge inacceptable, d’autant plus que le centre régional AGRHRYMET et les services de météorologie, produisent régulièrement des prévisions pluviométriques, selon lui.

Seulement pour l’officier des sapeurs-pompiers à la retraite, ”une fois un plan de contingence établi, il faut le tester et le mettre à jour de manière périodique, sinon il devient caduc’’.

Revenant sur la catastrophe technologique de l’explosion d’une citerne d’ammoniac le 24 mars 1992, à Dakar, ayant causé près de 130 morts et 1 150 blessés, d’après le bilan établi un mois après l’accident, Amadou Fall Canar Diop estime que les conséquences dramatiques pourraient être évitées si les entreprises disposaient de Plan d’opération interne (POI) éprouvé.

”Je peux dire que 80 % des entreprises n’ont pas de Plan d’opération interne. Les rares qui en disposent procèdent très rarement à des tests réguliers’’, a fait remarquer l’expert en sécurité civile.

Ces plans de contingence et d’opération interne, s’ils sont élaborés, constituent des réponses efficaces qui permettent de circonscrire le danger et d’amoindrir les dégâts, selon lui.

”S’ils n’existent pas ou que leur déroulement est escamoté, la réponse face aux grandes catastrophes, qu’elles soient naturelles ou technologiques, ne sera pas opérante’’, a alerté le spécialiste en réduction de risques et gestion de catastrophes.

ABB/HB/SBS/OID

Stay Updated!

Subscribe to get the latest blog posts, news, and updates delivered straight to your inbox.

By pressing the Sign up button, you confirm that you have read and are agreeing to our Privacy Policy and Terms of Use