SENEGAL-AGRICULTURE-POTENTIEL
Djibélor (Ziguinchor), 28 oct (APS) – Le Sénégal dispose de 6,5 millions d’hectares de terres agricoles inexploitées, principalement dans le sud et le sud-est du pays, un potentiel que les autorités cherchent à valoriser pour renforcer la souveraineté alimentaire du pays, a déclaré, mardi, le président du conseil d’administration de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), Mbaye Sylla Khouma.
“Souvent, on entend dire qu’il n’y a pas assez de terres au Sénégal. Mais c’est faux. Le pays dispose de 6,5 millions d’hectares de terres agricoles inexploitées. Sur les 9,8 millions d’hectares de terres agricoles disponibles, seulement 100 000 hectares sont exploités toute l’année, tandis qu’environ 3,5 millions d’hectares ne sont cultivés que quatre mois par an”, a-t-il dit.
Il s’exprimait en marge de l’ouverture des “journées portes ouvertes” de l’ISRA au centre de recherche agricole (CRA) de Djibélor, dans la région de Ziguinchor, en présence de producteurs et de chercheurs.
Selon le PCA de l’ISRA, les 6,5 millions d’hectares inexploitées au Sénégal se retrouvent principalement dans le sud et le sud-est du pays.
Le Sénégal dispose de terres cultivables, de réserves d’eau et bénéficie de suffisamment d’exposition au soleil, a-t-il fait valoir.
“Il est donc impératif de quitter les zones urbaines surpeuplées pour aller là où les terres sont disponibles”, a-t-il ajouté, appelant ainsi à une réorientation des investissements agricoles.
Mbaye Sylla Khouma a insisté sur l’importance de la recherche pour le développement de l’agriculture sénégalaise.
“Ces journées portes ouvertes ont une importance capitale. La recherche est un moteur clé du développement. Nous sommes ici pour permettre aux populations de s’approprier les résultats de la recherche et renforcer les relations entre chercheurs et acteurs ruraux”, a-t-il expliqué.
Il a rappelé que l’ISRA travaille pour fournir aux agriculteurs les itinéraires techniques adaptés à une gestion optimale des cultures, de la plantation à la récolte.
La question de l’autosuffisance alimentaire a également été abordée par le président du conseil d’administration de l’ISRA, selon lequel le Sénégal dépense chaque année plus de 1 070 milliards de francs CFA pour l’importation de denrées alimentaires, alors que le pays possède les ressources nécessaires pour produire localement.
“Nous avons la capacité de tout produire, y compris le riz, en Casamance, si nous disposons des bonnes pratiques agricoles et des outils appropriés”, a-t-il affirmé.
Casimir Sambou, directeur régional du développement rural de Ziguinchor, a souligné l’importance de ces “journées portes ouvertes” réunissant des chercheurs, développeurs et organisations de producteurs.

“Ces journées sont essentielles car elles permettent aux différents acteurs de partager leurs connaissances et de renforcer la collaboration”, a-t-il affirmé.
Il a également salué les progrès réalisés au centre de recherche agricole de Djibélor et a rappelé que l’ISRA prépare la mise en place de la station de recherche de Séfa, qui devrait permettre au Sénégal de devenir autosuffisant en semences de qualité.
Pour Casimir Sambou, la souveraineté alimentaire du Sénégal dépend de l’accès aux ressources agricoles, de la gestion efficace de l’eau, de la qualité des semences et de l’utilisation optimale des terres disponibles.
“L’agriculture doit être productive, diversifiée et saine, et cela nécessite une recherche performante ainsi qu’une collaboration active entre tous les acteurs du secteur”, a-t-il conclu.

MNF/BK/SMD
