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Dakar, 12 oct (APS) – L’écrivaine guinéenne Tissou Touré a remporté le prix Ken Bugul du livre féminin 2025 pour son roman “Vivre de bon’heur”, à l’occasion de la quatrième édition du Salon du livre féminin de Dakar.
L’ouvrage raconte l’histoire de Moonie, une jeune fille privilégiée issue d’une famille apparemment idéale, confrontée aux revers de la nature humaine. L’auteure y explore les tourments et les trahisons au sein d’un foyer en quête d’équilibre, indique la quatrième de couverture du livre publié cette année par L’Harmattan Sénégal.
Selon la présidente du jury, l’écrivaine guinéenne Ramatoulaye Camara, “Vivre de bon’heur” est “un roman original, sensible et puissamment humain, mêlant introspection et développement personnel à travers une écriture fluide et juste”.
Elle a ajouté que le jury, composé d’écrivaines et de chercheuses, a été séduit par ” la profondeur des personnages, la cohérence du récit et la lumière que l’auteure a su faire jaillir du quotidien”.
Le jury a par ailleurs salué “la diversité et la maturité des romans soumis ainsi que la profondeur des messages véhiculés”, a-t-elle fait savoir.
Quatre autres œuvres étaient en lice : “Mère solo, le pouvoir de la résilience ” de Njiki Laure, ” Nakany ” de Djeney Siby G., “Tant de gens espèrent être aimés et beaucoup ne sont que mariés ” de Carmen Fifamé Toudonou, et “Rahma au cœur du jardin sans fleur” de Sokhna Fatou Dieng.
“Ce livre est une résistance. J’ai résisté des années pour le publier, un projet né sur les réseaux sociaux”, a dit l’auteure toute émue, ajoutant qu’elle dédie son prix à l’humanité.
Le prix des lycéennes a également été décerné à la Sénégalaise Hélène Bernadette Ndong pour « Innocence de Tamara » (L’Harmattan Sénégal) et à sa compatriote Ndèye Issa Niang pour “Nœuds du destin” (Baobab Éditions).
Placée sous le parrainage de l’écrivaine Sokhna Benga, cette quatrième édition du Salon du livre féminin avait pour thème “Résistance” et a mis à l’honneur la République de Guinée.
L’initiatrice du salon, Amina Seck, a expliqué que ce thème vise à rappeler “la nécessité de tenir bon pour assurer la pérennité du salon”, mais aussi à « rendre hommage aux figures historiques et aux femmes africaines qui ont résisté pour la liberté ».
Elle a souligné que l’évènement vise aussi à promouvoir “la production littéraire féminine, longtemps marginalisée” dans les grands rendez-vous du livre, et s’est félicitée de la présence croissante des femmes en tant qu’auteures et éditrices.
Le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Amadou Ba, a salué l’initiative et promis le soutien de son département afin de faire du Salon du livre féminin “un rendez-vous incontournable de l’agenda culturel du Sénégal”.
Durant trois jours, plusieurs panels ont réuni auteurs, chercheurs et professionnels autour de thèmes tels que “Le discours féminin dans les écritures : voix, corps et résistance” et “Le livre comme industrie culturelle : investir et innover en Afrique”.

LS/FKS/SMD

