SENEGAL-AFRIQUE-CULTURE
Dakar, 23 déc (APS)-La revue Ethiopiques créée en janvier 1975 par l’écrivain-poète Léopold Sédar Senghor (1906-2001), premier président de la République du Sénégal, a célébré au siège de la Fondation Léopold Sédar Senghor à Dakar son cinquantenaire d’existence marqué par des chiffres clés.
Ce magazine disponible en ligne sur le site de la Fondation Léopold Sédar Senghor comptabilise, de 1975 à nos jours, 115 numéros dédiés ‘’à la promotion de la pensée africaine’’.
Les raisons ayant guidé le président Senghor à mettre en place cette publication, quinze ans après les indépendances, sont expliquées dans l’éditorial du premier numéro.
”Malgré de nombreux efforts et mérites près de 15 ans après les indépendances, il n’existait pas en Afrique noire francophone de publication à caractère théorique pour débattre de l’ensemble des problèmes qui se posent à nos Etats et à nos sociétés”, écrivait Léopold Sédar Senghor pour justifier la création du magazine.
Aujourd’hui encore, note son directeur de rédaction, ”qui lit la revue Ethiopiques comprendra ou constatera aisément que la mission est et reste la même, celle d’offrir aux intellectuels africains de la diaspora et même d’ailleurs, travaillant sur les questions africaines, un cadre pour présenter leurs travaux’’
Le directeur de la rédaction, Cheikh Sakho, souligne que la revue a fortement contribué aussi à booster la carrière de centaines d’enseignants-chercheurs du monde francophone et particulièrement dans l’espace CAMES (Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur).
Il estime qu’aujourd’hui encore, la revue continue d’attirer les universitaires pour la publication de leurs travaux.
M. Sakho, qui est revenu sur les moments clés du magazine ayant ”forgé des destins”, souligne que la revue a été marquée par des changements majeurs durant ce parcours où se sont succédé de grands intellectuels parmi lesquels, Moustapha Tambadou fonctionnaire à la retraite, l’ancien ministre Makhaly Gassama.
Ce dernier, renseigne le directeur de la rédaction, est celui qui a fait sauter la mention ”socialiste”, dans le but d’enlever toute connotation politique à la revue car, le titre était ”Revue socialiste de culture négro-africaine” du n°1 en 1975 au n°34 en 1983.
Du n° 36 sorti en 1983 au n°52 publié en 1989, la mention socialiste a été supprimée. Le titre va ainsi évoluer et devenir ‘’Revue trimestrielle de culture négro-africaine’’ à partir du n°59 publié en 1997 jusqu’aux n°66 et 67 sortis en deuxième semestre 2001.
Le titre de ”Revue négro-africaine de littérature et de philosophie” est paru au n°71 en 2003 jusqu’au n°93 publié en 2004.

Depuis 2015 à nos jours, Ethiopiques qui signifie ”Noire” en grec est sous-titrée ”Revue négro-africaine de littérature, de philosophie, de sociologie, d’anthropologie et d’art”.
Trimestrielle à ses débuts, la revue deviendra ensuite semestrielle avec deux parutions par an.
En cinquante ans, plus de 3000 articles ont été publiés par une centaine de nationalités.
Parmi les figures marquantes, on peut citer le professeur Bassirou Dieng (1951-2016) qui a obtenu la mise en ligne de la publication dans les années 2004-2005 faisant donc d’elle l’une des premières revues francophones à être disponibles sur le net.
”Je tiens à noter que durant ces 50 ans, la revue a quand même connu quelques périodes difficiles avec deux interruptions dans les parutions, notamment durant l’année 1990 où il n’y a eu aucun numéro paru, donc du n°89 on est passé au n°91’’, a souligné Cheikh Sakho.
Il ajoute qu’une période plus longue a été aussi notée dans la suspension de la publication à savoir de 1993 à 1997, soit quatre ans où il n’y a aucun numéro paru. ”C’était complètement le black-out”, précise le directeur de la rédaction.
En termes de perspectives, la rédaction de la revue Ethiopiques souhaite numériser toutes les archives du magazine pour qu’il puisse être accessible, mais aussi référencié.
”Du numéro 100 jusqu’au numéro 113 sont disponibles sur le site de la revue qui est celui de la fondation Léopold Sédar Senghor.
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