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Dakar, 30 juil (APS) – Le programme dénommé ”Voies de la résilience et du changement systémique pour la jeunesse africaine” (AYPRes en anglais) est une initiative ”opportune et inclusive qui doit permettre de mieux comprendre et soutenir les trajectoires de résilience des jeunes africains, notamment ceux vivant en situation de vulnérabilité”, selon la directrice du Centre de recherches économiques appliquées (CREA) à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Awa Traoré.

Elle s’exprimait en tant que représentante des universités lors de la cérémonie officielle de lancement, mercredi à Dakar, de ce programme panafricain porté par le Partenariat pour la recherche sociale et la gouvernance en Afrique (PASGR) et la Fondation Mastercard.

Ce programme déroulé dans une dizaine de pays africains se veut ”un cadre de dialogue national sur l’emploi des jeunes et vise à bâtir des politiques d’emploi fondées sur des données fiables, des dialogues inclusifs et des parcours réels de résilience”, a expliqué la directrice du CREA.

Mme Traoré, également chercheure à la Faculté des sciences économiques et de gestion, a souligné la pertinence du programme, qui ambitionne de documenter les réalités complexes de l’emploi des jeunes, en tenant compte de la diversité de leurs parcours.

‘’Nos jeunes savent ce qu’ils veulent. Ce qui leur manque, ce sont les actions concrètes pour les accompagner ‘’, a-t-elle déclaré, appelant à un engagement renforcé de l’État et des institutions pour transformer cette volonté en opportunités réelles.

Elle a également insisté sur la nécessité de prendre en compte les jeunes femmes, les personnes déplacées, les jeunes vivant en zones rurales ainsi que les personnes handicapées, trop souvent ignorées dans les politiques publiques.

‘’Ce programme est d’autant plus important qu’il arrive à un moment où les mutations technologiques, les inégalités sociales et les défis structurels du marché du travail appellent des réponses fondées sur des données probantes’’, a-t-elle ajouté.

L’universitaire a également réaffirmé la disponibilité des chercheurs et des universités à collaborer pour accompagner le développement de politiques publiques éclairées, rappelant que ‘’la recherche éclaire le monde’’.

Tabué Nguma, représentant du directeur régional de l’UNESCO, a, pour sa part, mis en garde contre les risques liés à l’absence d’opportunités.

‘’Sans espoir, la jeunesse devient une source de violence, d’incivilité et de migration périlleuse’’, a-t-il dit, rappelant l’ampleur du défi démographique selon lequel, ‘’en 2050, la jeunesse africaine représentera un quart de la population mondiale”.

Saluant l’approche inclusive du programme AYPRes, il a souligné que ‘’la jeunesse est la solution de la jeunesse ‘’, plaidant pour un cadre d’opportunités co-construit, fondé sur l’écoute, la créativité et la collaboration entre les secteurs.

Le président du Conseil départemental de la jeunesse de Pikine, Ahmed Guéye, a estimé que l’initiative est “porteuse de changement systémique’’, affirmant que ‘’les jeunes ne doivent plus être de simples bénéficiaires mais des partenaires à part entière des politiques publiques ‘’.

Il a appelé à faire du programme AYPReS ‘’une plateforme de dialogue intergénérationnel, où les jeunes peuvent proposer, évaluer et co-construire leur avenir ‘’.

AN/SKS/ADL/HK