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Khombole, 20 oct (APS) – La mairie de Khombole a jeté son dévolu cette année sur l’école élémentaire Ibrahima Ndiaye (ex- Khombole 4), créée en 1995, pour la remettre à neuf, dans le cadre d’une politique initiée en 2024, visant à rénover les établissements scolaires de la commune, à travers une démarche communautaire.
En ce début d’année scolaire, l’Ecole Ibrahima Ndiaye de Khombole (ex-Khombole 4) offre un décor très accueillant.
Un portail en forme d’arche, subdivisé en trois portes peintes aux couleurs vert, jaune et rouge, accueille les visiteurs.
A l’intérieur de l’école, une cour bien aménagée, avec des salles de classe peintes en gris et rouge.
Au milieu, alignés sur une bande de gazon synthétique, trois arbres géants type ficus aux troncs recouverts des couleurs nationales.
Des allées pavées viennent ceinturer le tout, formant ainsi une symphonie de couleurs, et faisant de l’école Khombole 4 une attraction à Guinaw Rail, un quartier populaire de la ville de Khombole, située à une trentaine de kilomètres de Thiès.
Les images de cette école largement partagées sur les réseaux sociaux, ont donné beaucoup de visibilité à cette politique de rénovation progressive des écoles, lancée l’année dernière par la mairie de Khombole, et fondée sur la participation communautaire et l’engagement citoyen.
Des efforts combinés de la mairie et de la communauté, ont permis ainsi d’offrir un cadre d’études idéal aux quelque 700 élèves de l’établissement.
“L’école compte aujourd’hui plus de 12 classes, avec un effectif de plus de 700 élèves”, renseigne son directeur Mouhamadou Thioune dont le bureau, situé non loin de l’entrée principale, subit les dernières retouches.
Les travaux de réfection de l’école engagés par la municipalité ont commencé en septembre, rappelle-t-il.
Un établissement totalement remis à neuf
Rien n’a été laissé au hasard. Du mur de clôture dont la façade extérieure a été blanchie, à ceux des salles de cours, tout a été refait. L’établissement a aussi été équipé de tables-bancs et de mobilier de bureau.
“L’année dernière, la mairie avait choisi une école en pleine ville, Touba Fall (ex Khombole 2), où elle avait déployé 90% des moyens”, les populations ayant contribué à 10 %, explique le président de la commission éducation de la municipalité.
Ousmane Ndione poursuit que cette année, les populations ont contribué à hauteur de “4 millions de francs (CFA), et la mairie, 5 millions”.
L’élu territorial rapporte, non sans fierté, l’appel à contributions lancé au mois d’août par le maire Maguèye Boye, à l’endroit des populations du quartier Guinaw Rail.

Ces dernières ont répondu, en participant à hauteur de 40%.
“Le 2 août, le maire a fait un appel à toutes les populations de Guinaw Rail, pour leur demander de venir réhabiliter l’école Ibrahima Ndiaye de Khombole”, raconte Ousmane Ndione, qui revient dans le détail, sur toutes les tâches accomplies, pour avoir un “établissement totalement réhabilité”.
“Dans des conditions difficiles, on a du mal à réfléchir, c’est pourquoi, nous, à la mairie de Khombole, de concert avec les populations, on a voulu offrir un cadre propice d’épanouissement aux apprenants”, poursuit le président de la commission éducation de la mairie de Khombole.
Après Khombole 2 en centre-ville l’année dernière, la commune a ciblé pour 2025-2026, l’école Ibrahima Ndiaye (ex-Khombole 4) à Guinaw Rail.
“Peut-être, demain, nous pourrions nous déployer, soit à Khombole 5, 6, ou 7”, note le conseiller municipal, conscient que la mairie se doit de “faire en sorte que les enfants puissent évoluer dans de bonnes conditions”.
C’est dans ce souci que parallèlement à la réfection d’une école chaque année, la mairie dote les élèves de matériel scolaire.
“Depuis 2022, la mairie distribue des kits scolaires complets aux élèves, pour leur permettre d’étudier dans les meilleures conditions et d’entamer les cours le jour de la rentrée”, renseigne l’élu.
“Le maire a non seulement réfectionné l’école, mais il a aussi donné un kit scolaire à chaque élève. Les maîtres et le directeur ont aussi eu leurs kits”, témoigne le directeur, visiblement satisfait des gestes de la municipalité.
Selon lui, des kits sont aussi remis aux élèves durant la période des examens.
Du fond de son bureau, le chef d’établissement mesure à sa juste valeur l’impact que les travaux réalisés dans son école par les populations et la municipalité auront sur les enseignements.
“Ceci est très important pour le respect du quantum horaire, c’est un maire qui fait de l’excellent travail”, se réjouit Mouhamadou Thioune.
Le fait d’améliorer le cadre d’études, d’octroyer des fournitures et d’entamer les enseignements apprentissages très tôt contribuera à rehausser les résultats de l’école, qui avoisinent déjà “les 97% de taux de réussite, malgré les effectifs pléthoriques (avec) autour de 70 élèves par classe”, indique-t-il.
“Actuellement, tout le monde veut venir à Ibrahima Ndiaye, à cause du cadre et des résultats de l’école”, se réjouit-t-il.
L’école qui avait déjà bénéficié d’un début de rénovation l’année dernière, avec l’appui d’un partenaire, a plus que jamais bonne mine avec ce coup de neuf donné par la mairie.

Une initiative à dupliquer
M. Thioune appelle les autres maires à faire comme Maguèye Boye, afin que ce genre de réalisation fasse tache d’huile dans les autres localités, afin d’aider les communautés, à côté de l’Etat, à réhabiliter les infrastructures scolaires rattrapées par l’âge. Cette démarche constitue une solution communautaire à un problème local, laisse entendre le chef d’établissement.
Mamadou Niang, un peintre issu du quartier Guinaw Rail, tire une satisfaction personnelle de l’œuvre qu’il a accomplie.
Cet ouvrier en charge du volet peinture des travaux, affirme avoir renoncé à un chantier, pour répondre à l’appel du maire.
“Je ne peux pas donner de l’argent comme certains l’ont fait, par contre, je peux mettre à la disposition de ma ville, de l’école de mon quartier mes compétences et mon temps”, lâche-t-il fièrement.
“J’ai travaillé sept jours avec sept ouvriers”, témoigne Mamadou Niang, précisant que parfois, ils restaient jusque tard dans la nuit, dans l’objectif de “livrer le chantier à temps”.
Selon lui, les produits utilisés pour réaliser entièrement l’enduit mural, ont couté “650.000 francs” CFA.
“En voyant cette action de la mairie et des populations de Khombole, nous ne pouvons qu’être contents”, témoigne Mory Guèye, un habitant de Guinaw Rail, par ailleurs parent d’élève.
Pour maintenir et préserver l’édifice, il appelle les responsables de l’établissement à mieux entretenir l’école et à veiller sur sa propreté. “Lorsqu’on a un joyau pareil, on doit l’entretenir pour qu’il soit pérenne”, ajoute-t-il.

BT/ADI/ASB

