La représentativité des partis “très faible”, les acteurs invités à réfléchir sur la rationalisation (CENA)

SENEGAL-POLITIQUE-ANALYSE

Dakar, 14 mars (APS) – La Commission électorale nationale autonome (CENA), jugeant ”très faible” la représentation des partis politiques à la lumière des résultats des législatives de novembre dernier, considère qu’il est urgent de travailler à leur rationalisation, pour juguler les “effets pervers” de la pléthore des candidatures sur la vitalité démocratique et la dépense publique.

Dans son rapport sur les dernières législatives rendu public vendredi, la CENA juge “particulièrement très faible” la représentativité́ de la plupart des 41 partis ou coalitions de partis ayant participé à cette élection.

”À l’issue du scrutin, note-t-elle dans son rapport, la liste Pastef, dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko, a obtenu cent-trente (130) sièges sur cent-soixante-cinq (165) sièges. La liste gagnante est suivie par les listes Takku Wallu Senegaal (16 sièges), Jàmm Ak Njariñ (7 sièges) et Sàmm Sa Kaddu (3 sièges)”.

L’examen de ces résultats montre que “seules deux listes ont atteint au moins 10% des suffrages exprimés, seules cinq listes ont atteint au moins 1% des suffrages exprimés sur les quarante-et-une (41) listes qui ont concouru”, relève l’organe en charge de la supervision et du contrôle du processus électoral.

Elle en conclut que la représentativité de la plupart des partis et coalitions concernés est ”très faible”, avant de pointer “deux principaux effets pervers que la pléthore des candidatures lors des élections législatives a induits par rapport à̀ la vitalité́ du débat démocratique et à l’efficacité́ de la dépense publique”.

“Le trop grand nombre de partis politiques et de candidats aux élections rend inaudible les principales offres politiques et ne milite pas à̀ l’approfondissement des débats sur les problèmes économiques, sociaux ou environnementaux qui interpellent les populations. Le raccourci et la recherche du retentissement médiatique immédiat deviennent les stratégies les plus utilisées”, avance d’abord la CENA.

Elle évoque ensuite le volet relatif à l’efficacité de la dépense publique, en déplorant le coût onéreux du scrutin du 17 novembre dernier.

“Dans un pays en développement, où les ressources sont rares, une bonne allocation des crédits disponibles est nécessaire. Lors des élections législatives, vingt-cinq (25) listes de candidats n’ont pas atteint 0,5% des suffrages exprimés. Chacune de ces listes a coûté́ 280 millions de francs au contribuable, soit un montant total de sept (7) milliards de francs”, signale la CENA.

Selon l’organe en charge du contrôle et de la supervision du processus électoral, “le refus, par la majorité́ des candidats, de l’utilisation des bulletins à format réduit, a empêché́ l’État de faire une économie de huit (8) milliards de francs”.

Sur cette base, “il apparait, dès lors, urgent de réunir les parties prenantes sur la rationalisation des partis politiques et des candidatures aux élections pour une expression démocratique plus dynamique”, indique la CENA, précisant qu’à la date du 26 mai 2023, il a été dénombré 339 partis politiques au Sénégal.

HB/BK/ASG/ASG

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