SENEGAL-CULTURE
Dakar, 10 juin (APS) – La politique nationale d’archives sera au cœur de la Journée nationale des archives prévue vendredi à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, a appris l’APS.
Cet événement va coïncider avec la Semaine internationale des archives (9-13 juin), dont le thème porte sur “Archives accessibles : Des archives pour tous.tes.”.
Dans ce cadre, l’Ecole des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (EBAD) de l’UCAD, de concert avec son laboratoire LARSIC (Laboratoire de recherche en sciences de l’information et de la communication), va se pencher sur le thème “La politique nationale d’archives pour une performance et transparence administratives et une préservation du patrimoine archivistique sénégalais”, indique un communiqué.
Cette thématique sera traitée à travers le Laboratoire de recherche en sciences de l’information et de la communication (LARSIC) de l’EBAD.
“On parlera de la place de la politique nationale d’archives dans la mise en œuvre de l’Agenda Sénégal 2050 en collaboration avec l’EBAD”, a dit le nouveau directeur des Archives nationales, Mohamed Lat Sack Diop, dans un entretien avec l’APS.
Les nouvelles autorités ont plusieurs fois décliné leur ambition d’améliorer la gestion des archives, soulignant la nécessitant de disposer d’infrastructures et de textes aux normes.
Le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye souhaite faire de la gestion du patrimoine des archives nationales une priorité, une option qu’il a déclinée dès le Conseil des ministres du 12 juin 2024, quelques semaines après son arrivée au pouvoir.
Il avait indiqué “la nécessité pour le gouvernement, de réfléchir à la mise en œuvre, dès cette année, d’un programme national pour assurer la conservation optimale et le développement des archives du Sénégal”.
Ce programme d’envergure doit selon lui accorder “une place primordiale à l’édification d’une bibliothèque nationale, de bibliothèques régionales et départementales, de même qu’au recrutement maitrisé d’archivistes et documentalistes professionnels dans les ministères et autres entités publiques et parapubliques”.
A son tour, le Premier ministre, Ousmane Sonko, avait souligné, lors du Conseil des ministres du 29 janvier 2025, “l’urgence attachée, d’une part, à la ferme prise en charge du préarchivage et du reversement de fonds documentaires aux Archives nationales, par les ministères et les structures qui leur sont rattachées et, d’autre part, à la construction d’une Maison des Archives moderne ».
Il avait d’ailleurs annoncé la mise en place d’un “comité interministériel sur la gouvernance des archives, chargé de superviser la reconstitution, suivant les normes établies, du préarchivage dans les ministères et structures ainsi que de coordonner l’élaboration d’une stratégie nationale de gestion des archives”.
Une plateforme nationale de consultation des archives
Dans cette dynamique, le directeur des Archives nationales s’engage à travailler dans l’élaboration d’une politique nationale des archives qui va prendre en charge la Maison des archives, le cadre juridique et légal, le réseau archivistique national et la digitalisation.
“On doit aussi compléter cet arsenal juridique avec un décret portant création et organisation d’un Conseil supérieur des archives, qui n’existe encore que dans les textes”, a préconisé Mohamed Lat Sack Diop, enseignant en archivistique à l’EBAD.
M. Diop a souligné aussi l’urgence de disposer d’un décret visant à créer “la Commission d’accès à l’information administrative et à la protection des renseignements personnels” qui, dit-il, n’existe pas non plus, faute d’un décret d’application qui l’organise et fixe sa composition et ses modalités de travail.
Il a d’ailleurs annoncé la mise en place d’une “plateforme nationale de consultation des archives”, précisant que l’accès à certains documents sera “encadré”.
HK/BK/SMD