SENEGAL-COTEDIVOIRE-CULTURE
Dakar, 28 mars (APS) – Le secrétaire d’Etat à la Culture, aux Industries Créatives et au Patrimoine Historique, Bakary Sarr, a réceptionné officiellement deux statues sculptées offertes par l’artiste ivoirien Ibrahim Touré dit ‘’Massa Shula’’ à la maison des esclaves de Gorée.
La cérémonie de réception s’est déroulée, jeudi, sur l’île de Gorée en présence des corps diplomatiques, notamment l’ambassadrice de Cuba au Sénégal, les représentants des ambassadeurs du Cameroun, du Ghana, de la Côte d’Ivoire, entre autres.
Ces statues dénommées ‘’Negro Calciné” et ”Kunta Kinté’’, retracent les sombres souvenirs de la traite négrière en Afrique.
Grâce à cette donation ”symbolique”, l’artiste Massa Shula et le président de la fondation Ivoirienne ‘’Tano-Kora’’, qui l’accompagne, ont été tous deux élevés, au rang d’ambassadeur de pèlerin de Gorée par la mairie de cette commune.
‘’L’artiste Ivoirien Touré Ibrahim, que nous saluons chaleureusement, nous fait l’honneur d’offrir à l’Etat du Sénégal, une œuvre magistrale qui illustre un témoignage artistique puissant sur les mémoires de l’esclavage’’, indique le ministre secrétaire d’Etat, Bacary Sarr.
S’exprimant à l’occasion de ladite cérémonie, il souligne que cette donation vient renforcer le domaine privé artistique de l’Etat du Sénégal.
Une collection, rappelle-t-il, créée par le premier président du Sénégal indépendant, Léopold Sédar Senghor, dans le but d’assurer une réelle promotion du génie créateur national et africain, par l’acquisition d’œuvres d’art auprès d’artistes sénégalais et étrangers résidant au Sénégal.
Il note que cette dernière ‘’symbolise l’expression du devenir collectif de mémoire et de transmission aux générations futures des valeurs de solidarité et de paix’’.
‘’En donnant forme et matière à la mémoire, M. Shula nous rappelle que l’art est une voie essentielle pour interroger le passé, nourrir le présent et façonner l’avenir’’, fait-il valoir.
Pour le représentant de l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire au Sénégal, Iann Eponon, les arts visuels à travers ces deux statuettes, rappellent les sombres souvenirs de la traite négrière.
Selon lui, ces productions replongent dans ‘’le combat élitiste de la conscience collective des peuples noirs amenés pour s’affirmer et s’affranchir’’.
‘’Kunta Kinté et ”Le Négro calciné” sont des représentations tangibles de cette douloureuse et émouvante parenthèse de l’histoire racontée par Shula (…)’’, ajoute-t-il.
‘’Les deux œuvres sont quand même sombres. +Le Nègre calciné+ parle typiquement de la traite négrière, l’époque sombre de l’Afrique. Alors que celui que j’ai appelé +Kunta Kinté+ représente l’abolition de l’esclavage’’, a expliqué l’artiste Ibrahim Touré.
AMN/ADC/FKS/OID