SENEGAL-SOCIETE

Dakar, 22 juil (APS) –  La gouverneure de la région de Kédougou (est), Mariama Traoré, a alerté avec insistance, mardi, sur l’exploitation sexuelle dans les zones aurifères, devenue selon elle un phénomène ‘’complexe’’ aggravé par les dynamiques migratoires et la précarité socioéconomique dans cette région frontalière.

‘’En tant que gouverneure, je peux témoigner de la gravité d’une réalité que nous connaissons malheureusement bien‘’, a-t-elle déclaré lors du partage des résultats d’une étude menée sur le sujet.

Les zones d’orpaillage, bien que générant une vitalité économique, sont aussi des foyers de vulnérabilité pour les femmes, les jeunes filles et les enfants, a-t-elle rappelé.

La gouverneure de la région de Kédougou a indiqué que des facteurs tels que la déscolarisation, l’éclatement de la cellule familiale, la précarité, l’absence d’infrastructures de base et la faible présence des services de l’État font le lit de ce phénomène.

‘’L’exploitation sexuelle prend souvent des formes invisibles, parfois banalisées, allant de la prostitution de survie à la traite à des fins sexuelles ‘’, a-t-elle fait observer.

Elle a salué l’engagement des chercheurs, des acteurs communautaires et des partenaires impliqués dans la lutte contre les violences basées sur le genre.

Aussi a-t-elle plaidé pour une approche intégrée, articulée autour de la présence renforcée des acteurs sur le terrain, de la sensibilisation, de l’appui aux dispositifs communautaires de protection et de la répression des réseaux de traite.

Mme Traoré a réaffirmé la disponibilité de l’administration territoriale à accompagner toutes les initiatives visant à renforcer la sécurité et la dignité des populations vulnérables.

‘’Ensemble, engageons-nous pour une région de Kédougou où chaque femme, chaque fille, chaque enfant peut vivre en sécurité, avec dignité et liberté’’, a-t-elle exhorté.

De son côté, le président du Conseil départemental de Kédougou, Mamadou Saliou Sow, a salué le travail ‘’remarquable’’ accompli par le Centre de recherche et de sensibilisation sur la traite des personnes (CenHTRO) dans la lutte contre l’exploitation sexuelle des femmes dans la région, en particulier dans les zones aurifères.

‘’L’exploitation sexuelle des femmes est une préoccupation majeure pour nous tous dans la région de Kédougou ‘’, a-t-il dit.

Il a ainsi proposé la mise en place de conventions entre CenHTRO et les collectivités territoriales des départements de Kédougou, Saraya et Salémata, afin de mieux sensibiliser les populations sur les questions de traite d’êtres humains à des fins sexuelles.

‘’Ces problématiques ne figurent pas dans les domaines de compétences actuels des collectivités territoriales, mais des partenariats structurés permettraient d’agir efficacement pour enrayer ce fléau’’, a-t-il plaidé.

AN/SKS/ASG/ABB