La COSYDEP plaide pour une intégration “humanisée” de l’intelligence artificielle à l’école
La COSYDEP plaide pour une intégration “humanisée” de l’intelligence artificielle à l’école

SENEGAL–EDUCATION–TECHNOLOGIE

Dakar, 26 nov (APS) – Le directeur exécutif de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP), Cheikh Mbow, a plaidé mercredi pour une intégration maîtrisée et inclusive de l’intelligence artificielle (IA) dans le système éducatif sénégalais, soulignant que cette technologie doit demeurer un outil au service de l’humain et non un substitut à l’enseignant.

‘’Nos systèmes éducatifs doivent refuser la robotisation. Nous devons promouvoir les compétences humaines, la socialisation, la présence de l’enseignant qui accompagne et tient la main de l’élève ‘’, a-t-il déclaré.

Il intervenait en tant que modérateur d’une table ronde consacrée à l’éducation inclusive organisée dans le cadre de la quatrième édition du Salon international des algorithmes, des sciences, technologies et de l’innovation du Sénégal (SALTIS).

Ce panel a eu pour thème : ‘’Apprendre autrement grâce à l’intelligence artificielle‘’.

Le responsable de la COSYDEP a insisté sur la nécessité de préserver les valeurs humaines au cœur de la relation pédagogique, mettant en garde contre tout risque de ‘’déshumanisation‘’ lié à une dépendance excessive au numérique.

Cheikh Mbow a rappelé l’urgence pour le Sénégal d’adapter son système éducatif aux mutations du numérique et de l’intelligence artificielle, désormais omniprésentes dans la vie des enfants. Il considère que cette transition incontournable et le potentiel démographique du pays, avec 75 % de jeunes de moins de 35 ans, constituent un atout pour saisir ces opportunités.

Selon lui, l’IA ne doit pas remplacer l’humain mais servir d’outil d’appui pour améliorer les apprentissages, personnaliser l’enseignement et répondre à des défis comme l’inclusion des élèves handicapés ou la prise en charge des enfants déscolarisés.

L’enjeu principal, a-t-il dit, reste toutefois la capacité des enseignants et des élèves à utiliser correctement ces technologies afin d’en tirer pleinement profit et bâtir un système éducatif plus inclusif, innovant et adapté aux transformations mondiales.

Le directeur exécutif de la COSYDEP a appelé également à développer l’esprit critique, la créativité, l’innovation et le discernement chez les enfants.

‘’Le numérique transporte le vrai comme le faux. Nous devons former des esprits scientifiques capables d’analyser, de comprendre et de réfléchir ‘’, a-t-il expliqué.

Au plan stratégique, Cheikh Mbow, a rappelé l’existence d’une feuille de route nationale pour l’intégration de l’IA dans l’éducation, élaborée dans le cadre du New Deal technologique, la stratégie nationale de transformation numérique.

”Son opérationnalisation demeure le principal défi ‘’, a-t-il souligné, appelant à la mise à jour du cadre législatif et réglementaire qu’il juge ”obsolète‘’.

 La loi d’orientation de 1991, ‘’ne prend pas en compte l’avènement de l’intelligence artificielle‘’, a-t-il précisé, avant de plaider pour l’adoption d’un code de l’enfant incluant des dispositions de protection des données.

Selon lui, ‘’le cadre normatif doit être repensé pour protéger les enfants tout en permettant de tirer pleinement profit des opportunités offertes par l’IA‘’.

M. Mbow est d’avis que la révolution numérique ne doit pas accentuer les inégalités existantes entre milieux riches et pauvres ou entre zones urbaines et rurales, soulignas que ‘’l’IA doit bénéficier à tous, en particulier aux plus vulnérables ‘’.

AN/AB/ABB