Kalidou Diallo : “Karim Wade n’aurait jamais accepté d’accéder au pouvoir par la succession dynastique”
Kalidou Diallo : “Karim Wade n’aurait jamais accepté d’accéder au pouvoir par la succession dynastique”

SENEGAL-POLITIQUE  

Dakar, 23 juin (APS) – L’ancien ministre d’Etat Karim Wade “n’aurait jamais accepté” d’accéder au pouvoir par la succession dynastique, à la suite de son père et sur la base d’un ticket présidentiel, a affirmé l’ex-ministre Kalidou Diallo sous le régime d’Abdoulaye Wade 2000-2012).

Karim Wade, à l’époque en charge de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures, “n’aurait jamais accepté d’accéder au pouvoir par dévolution monarchique, même si le projet de loi eût été voté […]”, en juin 2011, a-t-il soutenu.

“Il est toujours en train d’œuvrer pour un Parti démocratique sénégalais [PDS] fort et avoir une légitimité politique personnelle pour mériter les suffrages des Sénégalais”, assure Kalidou Diallo, professeur d’Histoire moderne et contemporaine à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).

Il s’exprimait ainsi dans un entretien accordé à l’APS, à l’occasion du quatorzième anniversaire des manifestations du 23 juin 2011.

Ces manifestations avaient éclaté il y a 14 ans, lorsque des Sénégalais de tous bords, dont des citoyens anonymes, des membres de la société civile, de mouvements associatifs de jeunes, de partis politiques, décidèrent de s’opposer devant l’Assemblée nationale, au vote d’un “ticket présidentiel”.

Ce projet de réforme constitutionnelle, introduit par le régime d’alors en vue de la présidentielle de 2012, avait été perçue, par une bonne partie de l’opinion, comme une tentative de l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, de passer la main à son fils Karim.

Le jour du vote de ce projet de loi, une grande manifestation suivie d’affrontements entre forces de l’ordre et citoyens avait éclaté aux abords de l’Assemblée nationale. Son ampleur avait été telle que le pouvoir fut contraint de retirer le projet de loi controversé.

Le projet de révision de l’article 33 de la Constitution prévoyait, en effet, l’instauration d’un ”ticket présidentiel” avec l’élection conjointe d’un président de la République et d’un vice-président.

Ce projet de modification du code électoral censé permettre l’élection du président de la République et du vice-président avec seulement 25 % des suffrages exprimés avait suscité une vive contestation à Dakar et dans plusieurs régions du pays.

Mais pour l’ancien dirigeant syndical Kalidou Diallo, croire en  la possibilité d’une dévolution monarchique du pouvoir, c’est ignorer que le Sénégal est une vieille démocratie. Il rappelle à cet égard l’instauration, depuis 1848, du vote citoyen dans les quatre communes au temps de la colonisation française : Dakar, Saint-Louis, Rufisque et Gorée.

Il réfute aussi les critiques visant le président Wade et les soupçons de succession dynastique, expliquant que Karim Wade n’a jamais pris la tête du PDS, malgré le souhait exprimé par plusieurs militants de ce parti.

“Karim Wade n’a intégré le comité directeur du PDS qu’en 2010, le même jour que moi, dans le cadre d’une volonté commune de donner à la Génération du concret une stature politique en tant que force de renouveau du parti”, a-t-il confié.

“Nous ne voulions plus que le PDS repose uniquement sur l’héritage paternel, d’autant plus que certains compagnons historiques du président Wade étaient hostiles”, a-t-il dit au sujet de cette orientation de cette formation politique.

Alors que plusieurs observateurs prêtaient à l’ancien Président la volonté de porter son fils à la tête de l’État, Kalidou Diallo rejette catégoriquement cette hypothèse, y voyant “un reniement total” et “une insulte” à la trajectoire politique du “chantre du Sopi”.

Selon lui, Abdoulaye Wade n’avait jamais envisagé de se présenter à l’élection présidentielle en binôme avec son fils. ”Raison pour laquelle il n’était pas contre l’élection d’un ticket à la présidence de la République, avec une majorité absolue des suffrages exprimés, et non 25% seulement”, a-t-il expliqué.

HB/MK/AB/ASG/BK

Stay Updated!

Subscribe to get the latest blog posts, news, and updates delivered straight to your inbox.

By pressing the Sign up button, you confirm that you have read and are agreeing to our Privacy Policy and Terms of Use