SENEGAL-CULTURE-INFRASTRUCTRURES
Dakar, 11 avr (APS) – La ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, a procédé, vendredi, à l’inauguration du Centre de recherche et de documentation de la direction du Patrimoine culturel et au vernissage de l’exposition ”Taarixu Ndakaaru biir géedj – l’histoire immergée de la presqu’île de Dakar” consacrée au patrimoine culturel subaquatique de Dakar.
La cérémonie s’est tenue en soirée dans les locaux de la direction du Patrimoine culturel, à Dakar.
Dans son allocution, la ministre a salué une réalisation d’envergure, ”un modèle qui peut être dupliqué dans toutes les filières de la gouvernance administrative”, tout en rendant hommage à feu Mamadou Seyenga, figure emblématique du patrimoine culturel sénégalais, à qui le centre est dédié.
”Un illustre fils de ce pays, passionné de patrimoine, pétri de valeurs”, a-t-elle souligné, en adressant également ses remerciements à la famille du défunt, présente à la cérémonie d’inauguration.
Le nouveau centre se veut un espace de documentation, de rencontre et de recherche, mettant à disposition un fonds riche et diversifié, incluant une photothèque et une bibliothèque spécialisée. ”Il s’inscrit dans la vision d’une gouvernance culturelle renforcée et dans la continuité des ambitions portées par le président de la République”, a affirmé la ministre.
L’exposition inaugurée dans le même temps présente les vestiges immergés autour de la presqu’île du Cap-Vert, dans une approche innovante mêlant recherche archéologique et transmission éducative. Coordonnée par la direction du Patrimoine culturel, elle s’inscrit dans le cadre du projet Margullar-II, appuyé par l’Union européenne à travers le programme Intercept Mag.
”C’est une plongée dans une histoire silencieuse, une mémoire immergée que nous devons révéler et préserver”, a expliqué Khady Diène Gaye, appelant à multiplier les initiatives similaires.
Le directeur du Patrimoine culturel, Oumar Badiane, est revenu sur la portée de cette exposition et sur le potentiel du Sénégal dans le domaine subaquatique. ”Le Sénégal, avec plus de 700 km de côtes et une forte identité liée à l’eau, doit investir ce champ stratégique de recherche et de mémoire”, a-t-il affirmé.
Il a rappelé que la direction avait déjà inventorié plus de 200 villages, enrichissant ainsi une base documentaire nationale en constante expansion.
M. Badiane a également évoqué les partenariats avec l’Espagne, le Portugal et le Cabo Verde qui ont permis la formation de jeunes chercheurs et la cartographie d’épaves autour de Dakar. Pour lui, cette initiative préfigure ”la mise en place d’un futur centre national du patrimoine subaquatique”.
À travers cette double inauguration, l’État sénégalais ”réaffirme sa volonté de valoriser toutes les dimensions du patrimoine, y compris celles invisibles, mais essentielles à la compréhension de l’histoire et des identités locales”.
”L’eau, c’est la mémoire nationale”, a conclu le directeur, appelant à une mobilisation collective pour la sauvegarde de cette richesse immergée.
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