SENEGAL-MINES-GOUVERNANCE
Mboro, 15 oct (APS) – Une étude rendue publique lors d’un atelier ouvert mercredi à Mboro, une localité de la région de Thiès (ouest), a relevé une faible participation des femmes et des jeunes aux instances de décision des collectivités territoriales situées en zone minière en dépit d’un cadre juridique favorable.
Malgré un cadre institutionnel et juridique national et international favorable, la participation des femmes reste encore faible, a indiqué Gnagna Dieng Diassé, chargée de projet senior et responsable du plaidoyer à Woman in Mining Sénégal (WIM Sénégal), une structure de femmes qui s’occupe des questions de genre dans le secteur des mines.
Elle évoque les conclusions d’une étude nationale sur la participation des femmes et des jeunes à la gouvernance des collectivités territoriales situées en zone minière, divulguées lors d’un atelier de restitution des résultats.
Organisée par WIM Sénégal, une structure de femmes qui s’occupe des questions de genre dans le secteur des mines, la rencontre visait à partager les données issues d’une étude menée dans plusieurs zones minières du pays, et de débattre des facteurs qui favorisent ou freinent l’accès des jeunes et des femmes.
“Nous évoluons dans une société patriarcale où les femmes sont souvent cantonnées à des rôles subalternes et peinent à exprimer pleinement leur leadership”, a-t-elle déploré.
Mme Diassé a également souligné que les jeunes, qui représentent plus de 70 % de la population selon l’ANSD (2023), demeurent faiblement impliqués dans les sphères décisionnelles, ce qui limite la prise en compte de leurs préoccupations dans les politiques locales.
Face à ces constats, la responsable du plaidoyer s’est félicitée de l’émergence de mouvements associatifs et de réseaux citoyens de plus en plus actifs.
WIM Sénégal accompagne notamment plusieurs initiatives communautaires, dont les associations de femmes des communautés minières du Forum civil, ainsi que d’autres réseaux locaux regroupant plus de 10.000 femmes dans les zones minières, pétrolières et gazières du pays.
Ces plateformes, a-t-elle précisé, contribuent à faire remonter au niveau national les besoins pratiques et les intérêts stratégiques des femmes et des jeunes filles.
Les communes de Darou Khoudoss, Taïba Ndiaye et Mboro (région de Thiès), ainsi que de Tomboronkoto et Bembou (région de Kédougou), figurent parmi les zones ciblées par ce projet.

Bousso Cissé, présidente du Réseau des jeunes et des femmes pour le développement et point focal de WIM Sénégal à Méouane, a insisté sur la nécessité d’une meilleure implication des femmes et des jeunes filles dans les questions foncières.
“Dans certaines zones, les femmes n’ont pas voix au chapitre, quand il s’agit de terres ou d’héritage agricole. Cet atelier a renforcé nos arguments pour défendre nos droits”, a-t-elle affirmé, plaidant pour davantage de formation et de sensibilisation afin d’encourager la participation féminine.
Mariétou Sall, adjointe au maire de Méouane, a pour sa part, salué la “pertinence ” de cet atelier, et le partage de connaissances qu’il a favorisé.
“Il est temps d’être fermes dans la défense des droits de nos sœurs évoluant dans les zones minières”, a-t-elle ajouté. “Comment de grandes industries peuvent-elles continuer d’ignorer les préoccupations des femmes ?”, s’interroge l’élue.
MKB/ADI/AKS/MTN/ASB

