SENEGAL-USA-DEVELOPPEMENT
Dakar, 11 mars (APS) – La directrice des partenariats de l’Organisation non gouvernementale (ONG) Tostan, Carina Ndiaye, a invité les organisations bénéficiaires de l’aide américaine à réfléchir à la résilience de leurs services et programmes, après la décision des Etats-Unis de la geler pour trois mois.
Le président Donald Trump a ordonné, le 20 janvier dernier, un gel de l’aide étrangère américaine pour 90 jours, en attendant un réexamen complet visant à évaluer sa conformité avec la politique qu’il entend mener.
Face à cette situation, la directrice des partenariats de l’ONG Tostan appelle le Sahel et l’Afrique en général à mettre en place une stratégie basée sur la résilience.
“Pour le Sahel, les enjeux du Sénégal sont transfrontaliers avec ceux de la Gambie, du Mali et tout. Donc, je pense que ça sera important de réfléchir en tant que région et continent à la résilience de nos services, de nos programmes et de notre intention”, a déclaré Carina Ndiaye.
Elle prenait part à une rencontre des organisations de la société civile basées au Sénégal, sur le thème : “Transformer les défis en opportunités”.
La directrice des partenariats de l’ONG “Tostan” pense qu'”il y a une évaluation, une auto-évaluation que nous-mêmes, en tant qu’individus, en tant que gouvernement, en tant que mouvement social, on doit avoir”.
“Et si aujourd’hui la mission doit être adaptée au financement, c’est à nous de redéfinir ça. Ce n’est pas un handicap absolu, c’est une barrière”, a-t-elle expliqué.
Elle juge “très sérieuse” la crise liée à la réduction drastique de l’aide américaine, rappelant toutefois que “dans toute crise, la cicatrisation de la blessure permet d’être plus fort et d’être plus résilient”.
Mme Ndiaye estime que le gel de l’aide des Etats-Unis implique pour le Sahel et le continent africain “une réflexion d’ensemble”.
“A la base, on voit déjà aujourd’hui qu’il y a des plateformes qui ont été créées, il y a des techniciens de la mobilisation de ressources africains en Afrique, qui sont en train de travailler sur la cocréation sans la compétition”, a relevé la directrice des partenariats de Tostan.
Selon Carina Ndiaye, “les ressources sont de plus en plus maigres et les besoins de plus en plus élevés”, d’où une nécessaire solidarité.
“Le premier cran de cette cocréation, c’est la solidarité entre organisations. Et en dernier lieu, avoir des solutions concrètes pour des objectifs définis”, a-t-elle poursuivi.
“Nous sommes en réinvention permanente, comme l’environnement. On s’adapte aux défis qui viennent et on codifie le changement. Pour moi, la réinvention n’est qu’une réflexion plus poussée et des actions plus pointues basées sur le plan ou la vision originelle”, fait-elle remarquer, soulignant que l’expertise “ne se perd pas”.
Selon la directrice des partenariats de Tostan, “les financements sont importants mais ne sont pas déterminants”, à côté d’autres paramètres comme la co-création.
Plus d’une vingtaine d’acteurs ont pris part à cette rencontre dont la finalité est d’évaluer l’impact de ces coupes budgétaires sur l’agenda du développement durable et d’explorer des mécanismes de financement alternatifs afin de mieux préparer les acteurs de développement aux défis à venir.
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