Fatick, 13 fév (APS) – Des commerçants de Fatick (centre) réclament la construction d’un marché dédié au commerce du poisson en vue d’un approvisionnement correct des ménages pour cette denrée alimentaire.

Au cœur du marché central de la ville de Fatick se trouve une ruelle occupée par des vendeuses de poisson. Une dizaine d’étals appartenant aux poissonniers sont installés dans cet espace trop étroit, où les vendeurs chassent les nuées de mouches à l’aide de morceaux de tissu, faute d’équipements adéquats.

La carpe blanche, appelée aussi “sompatt”, et le rouget sont les espèces de poisson les plus vendues, à raison de 2.500 ou 5.000 francs CFA, selon la taille du tas.

Des crevettes, fraîches ou séchées, sont également proposées à la clientèle. Plusieurs espèces de poisson se sont raréfiées. D’autres sont introuvables.

Mais les commerçants et les consommateurs souffrent moins de la diversité des espèces de poisson que de l’état du marché.

Une fabrique de glace coûte moins que cher que les camions frigorifiques

L’étroitesse de l’espace réservé au commerce du poisson au marché central de Fatick oblige les vendeurs à acheter de petites quantités de fruits de mer.

Aby Fall, une vendeuse de mérou, le célèbre “thiof”, souhaite qu’un marché au poisson soit construit à l’intérieur du marché central, comme il en existe dans plusieurs villes du pays.

“La ville de Fatick doit avoir un marché central digne de ce nom”, soutient le président de l’Association nationale des mareyeurs du Sénégal, Thierno Mbengue.

Cette infrastructure dont rêvent les marchands de poisson leur permettra de bien approvisionner les consommateurs en produits de pêche frais, selon le chef du service régional de la pêche de Fatick, Famara Niassy.

Le chef du service régional de la pêche de Fatick, Famara Niassy

“La région regorge de beaucoup de cours d’eau” riches en fruits de mer, signale M. Niassy en déplorant la faible capacité d’accueil de l’espace dédié au commerce du poisson au marché central de cette commune chef-lieu de région.

Il propose qu’une fabrique de glace d’une capacité de production de cinq à 10 tonnes par jour soit implantée dans la ville en vue d’une bonne conservation de cette denrée alimentaire très périssable.

Les fabriques de glace sont moins coûteuses que les complexes frigorifiques implantés par l’État dans plusieurs villes, selon Famara Niassy.

“L’installation d’une fabrique de glace au marché au poisson peut inciter les mareyeurs propriétaires des camions frigorifiques en provenance de plusieurs zones de pêche de la région de Fatick de venir régulièrement stocker du poisson dans la ville”, assure M. Niassy.

Mbour et Joal assurent une bonne partie de l’approvisionnement de Fatick en produits de pêche 

Des pêcheurs viennent de Toubacouta, de Missirah, de Foundiougne et des îles de la région pour vendre des crevettes et d’autres fruits de mer à Fatick, selon lui.

L’État a fait construire à Fatick deux quais de pêche, quatre fabriques de glace, un centre de mareyage, une quincaillerie maritime, un centre de pêche et quatre sites de transformation de produits de mer, selon le gouverneur de la région, Seynabou Guèye.

En 2022, le cumul des prises de poisson était de 23.000 tonnes, l’aquaculture régionale ayant produit 229,2 tonnes de poisson, a-t-elle dit lors d’un conseil présidentiel tenu à Fatick en novembre dernier.

Malgré les nombreux cours d’eau de la région de Fatick, une bonne partie de son approvisionnement en produits de pêche est assurée par des mareyeurs de Mbour et de Joal, dans la région de Thiès (ouest).

SDI/ASB/SKS/SBS/ESF/BK

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