SENEGAL-SANTE-EDUCATION / Faible connaissance par les malades, pratiques inadaptées : constat d’une thèse sur la drépanocytose chez les élèves

Dakar, 20 déc (APS) – L’écrivaine et chercheure, Anne-Marie Sow, veuve du regretté secrétaire général du SYNPICS, Alpha Sall, relève  »une faible connaissance de la drépanocytose par les personnes atteintes, ainsi que des pratiques familiales et scolaires inadaptées », dans une thèse de doctorat qu’elle a soutenue récemment à la Fastef (ex-École normale).

 »Scolarisation, inclusivité et qualité de vie des élèves atteints d’une maladie chronique invalidante au Sénégal : le cas de la drépanocytose » est le thème de ce travail, fruit de quatre années de recherche portant sur les élèves touchés par les maladies chroniques en général.

Elle s’est penchée sur le cas particulier de la drépanocytose, une maladie héréditaire chronique et invalidante, qui affecte gravement la vie de millions de personnes.

La maladie est caractérisée par une anémie, des infections fréquentes et des crises douloureuses.

Anne-Marie Sow a soutenu devant un jury composé de son directeur de thèse Dugas Éric, professeur des universités en sciences de l’éducation à l’université de Bordeaux (France), et de Saliou Diouf, professeur des universités en médecine et pédiatrie à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, codirecteur de thèse.

Cette thèse pour l’obtention du grade de docteure de l’Université de Bordeaux, spécialité sciences de l’éducation et de la formation, a été soutenue à la Fastef (ex-École normale).

Devant le jury, elle a expliqué que 66 % des 120 millions de personnes touchées par la drépanocytose dans le monde vivent en Afrique, au Sud du Sahara, avec une prévalence de 10% au Sénégal.

Selon Anne-Marie Sow, l’enquête qu’elle a menée « auprès de quatre cents élèves drépanocytaires au Sénégal, de leurs parents, enseignants et soignants, vise à comprendre la qualité de vie scolaire, familiale et hospitalière des drépanocytaires, et à proposer des solutions pour un meilleur accompagnement ».

Elle dit avoir utilisé la méthode mixte (questionnaires et entretiens) pour analyser les avancées et les obstacles à leur inclusion en tenant compte d’accords éthiques.

Les résultats de cette étude révèlent  »une faible connaissance de la drépanocytose par les personnes atteintes, ainsi que des pratiques familiales et scolaires inadaptées ».

Anne-Marie Sow a relevé, au cours de sa présentation, la complexité des défis, notamment les multiples formes de discrimination, les obstacles à la scolarisation, les nombreuses absences et échecs aux examens (25%).

 »Les violences physiques subies par 69% des élèves, le décrochage scolaire fréquent (26 % chez les 13-18 ans), le coût élevé des soins médicaux continuent d’impacter négativement leur qualité de vie et leurs performances scolaires », a relevé Mme Sow.

Selon la chercheuse, l’intérêt majeur de ce travail réside dans sa contribution significative à la compréhension de la scolarisation des élèves malades au Sénégal en examinant les interactions entre les environnements scolaire, familial et hospitalier.

Elle espère qu’un traitement définitif et accessible sera  »bientôt trouvé pour que les crises brusques et récurrentes disparaissent à jamais ».

 »Puissent des mesures idéales être mises en place pour une scolarité équitable et des soins gratuits », a-t-elle écrit dans sa conclusion.

Une mention  »très honorable » lui a été décernée par le jury.

Écrivaine et chercheure, Anne-Marie Sow, 59 ans, est titulaire d’une maîtrise en économie familiale et sociale obtenue à l’École normale supérieure d’enseignement technique et professionnel (ENSTP) en 1988, et d’un master en sciences de l’éducation datant de 2020 et décerné par la chaire de l’Unesco de la FASTEF.

AFD/ADL/SKS/ASG/BK