SENEGAL-FINANCES-ISLAM
Dakar, 16 juin (APS) – Le directeur général de la Haute Autorité du Waqf (HAW), Dr Ahmed Lamine Athie, a évoqué, lundi, à l’Assemblée nationale, les obstacles juridique, fiscal et budgétaire qui freinent le développement du Waqf au Sénégal.
‘’Pour les contraintes d’ordre juridique, elles sont principalement au niveau du Waqf immobilier, parce que la loi exige pour la création d’un Waqf immobilier une pleine propriété, donc un Titre foncier (TF). Or, la majorité des Sénégalais ne détiennent pas de TF ‘’, a souligné Dr Athie, indiquant qu’il s’agit d’une problématique qu’il faut effectivement régler.
Il intervenait en marge de l’atelier de sensibilisation visant à renforcer la compréhension des députés sur les fondements, les applications et le potentiel du Waqf pour accompagner la dynamique de transformation entamée par les nouvelles autorités.
Cette rencontre a permis également de partager avec les élus les contraintes d’ordres juridique, fiscal et institutionnel qui freinent encore le développement de cet outil.
Ahmed Lamine Athie n’a pas manqué d’évoquer les coûts notariés élevés qui compliquent la formalisation des Waqf, contrairement à d’autres pays comme le Niger ou la Malaisie où cette procédure est gratuite.
L’assimilation du Waqf à une donation a aussi entraîné l’application de frais inadéquats, a-t-il relevé.
‘’Nous avons un projet de révision de la loi inscrit à l’agenda législatif de 2025, qui vise notamment à clarifier la personnalité juridique du Waqf”, a indiqué Dr Athie qui a appelé les députés à soutenir cette réforme.
Sur le plan fiscal, il a déploré les droits d’enregistrement atteignant 10% sur les biens immobiliers destinés au Waqf.
”Cela décourage beaucoup de citoyens pourtant prêts à mettre à disposition leurs biens au profit de la communauté”, a t-il souligné.
Enfin, sur le plan budgétaire, le directeur de la HAW a plaidé pour une augmentation des dotations allouées à son institution afin de lui permettre d’investir et de soutenir l’action sociale de l’État.
Le député Cherif Ahmed Dicko, président de la Commission des Finances, a affirmé l’engagement du Parlement à accompagner la Haute Autorité du Waqf (HAW) dans la réalisation de ses missions, à travers un appui à la fois juridique, institutionnel et budgétaire.
”Nous allons œuvrer à ce que le Waqf soit connu de tous et pleinement opérationnel, à travers un appui juridique et un plaidoyer pour son inscription dans le budget national”, a-t-il assuré.
Il a également souligné que l’Assemblée nationale jouera son rôle pour lever les contraintes juridiques évoquées par le directeur général de la HAW, notamment en contribuant à la révision des textes législatifs encadrant le Waqf.
”Nous allons créer les conditions pour que le Waqf puisse exercer pleinement ses missions”, a-t-il soutenu.
Sur le plan budgétaire, M. Dicko a annoncé que les parlementaires plaideront pour une meilleure dotation de la HAW dans le prochain budget.
”Nous allons défendre ce budget afin que les préoccupations du Waqf soient intégrées dans les politiques publiques. L’Assemblée nationale fera de son mieux pour que ces missions soient accomplies”, a-t-il promis.
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