Deux tiers des syndromes démentiels sont dus à la maladie d’Alzheimer, alerte un spécialiste
Deux tiers des syndromes démentiels sont dus à la maladie d’Alzheimer, alerte un spécialiste

SENEGAL-SANTE-SOCIETE

Dakar, 22 sept (APS) – La maladie d’Alzheimer, une pathologie neurodégénérative se caractérisant par un déclin cognitif, sous diagnostiquée au Sénégal, alors qu’elle représente les deux tiers des syndromes démentiels, a soutenu le neuropsychiatre et neuropsychologue El Hadj Mactar Ba.

Selon le spécialiste, “2/3 des syndromes démentiels sont dus à l’Alzheimer avec une prévalence de 5 à 9%, son incidence représente 2% avec une prédominance féminine”.

Il prenait part à un webinaire sur les enjeux et défis de la maladie d’Alzheimer dans le contexte de l’Afrique de l’Ouest, dimanche, dans le cadre de Journée internationale de lutte contre cette maladie.

Le professeur Ba, par ailleurs vice-président de l’Association nationale d’Alzheimer et autres maladies neuroévolutives (ANAMAN), présentait une communication sur le thème “La maladie d’Alzheimer : défis diagnostiques et de prise en charge dans notre contexte”.

Selon le constat général qu’il a dressé, le maladie d’Alzheimer est sous-diagnostiquée au Sénégal, où il n’existe “pas beaucoup de structures sanitaires” disposant d’une Imagerie par résonance magnétique (IRM) pour faire le diagnostic.

Il en résulte que cette maladie constitue “un problème majeur de santé public” affectant surtout les personnes âgées, plus particulièrement les femmes, a indiqué le professeur Ba, par ailleurs vice-président de l’Association nationale d’Alzheimer et autres maladies neuroévolutives (ANAMAN).

“La phase préclinique est marquée par des troubles affectifs. Le déclin cognitif reste subtil. La deuxième phase, c’est celle de la démence. Là, le malade aura des difficultés à s’orienter dans l’espace. Il peut avoir des épisodes de confusion. Il y a un besoin d’assistance. Il aura des difficultés même pour s’habiller, des difficultés à communiquer”, a expliqué le praticien.

La maladie devient alors “un lourd fardeau psychosocial avec un handicap invisible motivé par la stigmatisation et la marginalisation”.

“Il y a la désertion socio-professionnelle et une altération de l’autonomie fonctionnelle, une dépendance et une altération de la qualité de vie”, a poursuivi El Hadj Mactar Ba.

Dans ce cas, il recommande de “maintenir un réseau social de bonne qualité. Il faut aussi maintenir une activité intellectuelle”.

Il suggère également aux personnes âgées une bonne hygiène de sommeil pour une bonne qualité de vie, en menant par exemple une activité physique.

S’agissant de ce qui peut être attendu des autorités, dont celles du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, il conseille un Plan national démence, pour une bonne prise en charge de cette maladie.

De même juge-t-il nécessaire de former des professionnels “de première ligne” dont les interventions auront pour but de ralentir la perte de l’autonomie fonctionnelle et peut-être freiner le déclin cognitif.

Sur les 44,3 millions de personnes susceptibles d’être atteintes de la maladie d’ici 2050 à travers le monde, 71% de celles qui développeront effectivement Alzheimer seront localisées dans les pays du Sud, selon des projections citées par le professeur Ba.

NSS/BK/MTN