Des pistes de réforme du service public, au-delà des complaintes

SENEGAL-ADMINISTRATION-MODERNISATION

Dakar, 6 mars (APS) – Des agents publics et usagers de l’administration ont listé des doléances et proposé des solutions de réforme pour un meilleur fonctionnement du service public, mercredi, lors des concertations régionales axées sur la réforme du secteur.

Cette séance boucle une série de rencontres avec les populations dans les différentes régions du Sénégal, dans le cadre des concertations nationales sur la réforme du service public entamées le 24 février.

Les échanges ont porté essentiellement sur l’accueil, les politiques de recrutement et la qualité des services.

“Souvent, dans l’administration, il n’y a pas un respect des horaires, et ça joue sur le service. Les dossiers sont empilés et il n’y a pas de diligence pour résoudre les problèmes des populations par rapport aux services qui leur sont offerts”, a déploré Mbaye Sène, président de la cellule de Dakar du Conseil des organisations non-gouvernementales d’appui au développement (CONGAD).

Il a également plaidé pour une équité dans le traitement des dossiers, rappelant que les usagers du service public sont “tous égaux”. “Il n’est pas normal d’avoir recours à des personnes influentes pour voir son problème résolu”, a soutenu M. Sène.

Ndèye Maguette Ndiaye, un médecin du service public, a proposé de “faire signer des contrats de performance” aux personnels de santé pour évaluer” leur travail.

“Le pointage ne résout pas le problème du respect des horaires, et je pense qu’il faut récompenser ceux qui font correctement leur travail pour les motiver”, a-t-elle suggéré.

D’autres intervenants ont préconisé la continuité du service public pour pallier les absences.

Certains ont soutenu que la présence physique dans certains secteurs d’activité “n’est pas forcément une nécessité”, l’essentiel étant d’être efficace et d’accomplir son travail correctement et dans les délais, disent-ils.

Safiétou Malick Mbaye, député à l’Assemblée nationale, a déploré la cherté des soins médicaux et pointé “le comportement” de certains agents de la santé chargés de l’accueil des usagers.

Elle a également demandé la décentralisation de certains services et l’accès à Internet pour tous les services publics.

Plusieurs autres intervenants sont revenus sur la mauvaise qualité de l’accueil dans les services publics et plus précisément dans les structures sanitaires.

Pape Bouba Badiane, un enseignant, a demandé l’allègement de certaines procédures administratives.

On demande trop de documents administratifs aux enseignants”, qui “sont obligés de délaisser leur salle de classe pour pouvoir s’en occuper”, a-t-il fait valoir.

M. Badiane a également souligné les conditions “difficiles” auxquelles les usagers sont soumis pour l’obtention d’actes d’état civil pour les élèves en classe d’examen.

Mamadou Diop, imam à la mosquée de la cité Fadia, à Dakar, a prôné “une réflexion sur la citoyenneté” et sur “un nouveau modèle” d’agents de l’Etat.

“L’écoute et la considération sont très importantes. Les agents doivent aussi posséder certaines qualités et valeurs, et savoir que le fait d’occuper certains postes doit être considéré comme une lourde responsabilité et non comme une réussite sociale”, a conseillé M. Diop.

Plusieurs intervenants sont revenus sur cet aspect, en mettant en cause les modalités de recrutement de certains agents de la fonction publique.

“C’était une occasion pour les populations de s’exprimer, d’exprimer leur mal-être par rapport au service public et aussi de montrer des pistes de solutions pour qu’ensemble, nous puissions améliorer le service public à l’usage des populations”, fait savoir Digou Yala Mathilde Sadio, adjointe au gouverneur de la région de Dakar chargé du développement.

MFD/ABB/ASB/SKS/BK

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