SENEGAL-TOURISME-CULTURE
Dakar, 25 fév (APS) – L’enseignant-chercheur en tourisme et patrimoine, Aliou Gaye, a proposé quelque leviers stratégiques pouvant préserver le patrimoine culturel du pays Bassari (Kédougou), à travers le développement touristique.
”Pour les leviers stratégiques, il faut avoir une prise de conscience collective, une facilitation d’accès au pays Bassari, un modèle permettant de ne pas dénaturer le patrimoine culturel, faire la promotion de la destination en vue de développer un tourisme permettant de ne pas dénaturer les sites”, a-t-il déclaré.
M. Gaye intervenait, mardi, lors d’une table ronde sur le thème: ”Comment associer tourisme et culture pour permettre un développement inclusif ?’’, à l’initiative de l’Institut Français de Dakar.
Parmi ces propositions, il a évoqué notamment la mise en place d’un ”éco-garde ou éco-guide”, la formation des élus locaux, l’éducation environnementale des jeunes de Kédougou, la sensibilisation des touristes, entre autres.
Il est revenu sur l’importance pour les touristes de respecter les traditions des communautés locales pour éviter des accrochages.
Concernant l’accès au pays ‘’Bassari’’, l’enseignant-chercheur prône également une ”bonne” communication pour permettre la ”vulgarisation et la valorisation” des ressources patrimoniales.
”Nous devons avoir un modèle permettant de ne pas dénaturer la culture Bassari, en gardant l’architecture locale à travers la création des campements villageois par exemple”,a t-il plaidé.
Aliou Gaye a également déploré le manque de communication, qui ne permet pas toujours de mettre en valeur leur culture.
”Il ne suffit pas juste de constater ou de voir le riche patrimoine du pays Bassari mais, il faut aller plus loin, en faisant des études pour mieux ressortir ce qu’il vaut’’, a quant à lui, soutenu, l’archéologue et directeur de recherche du musée des civilisations noires (MCN), Aimé Kantoussan.
Il a toutefois fait part de son inquiétude sur le fait de ”gratouiller’’, le pays Bassari, car selon lui, cela ”favoriserait la destruction du patrimoine”.
Mettant en exergue les forces du pays Bassari, il a appelé à trouver des solutions ”simples et accessibles” à tous, pour ”faciliter les opérations touristiques”.
”La question de l’adhésion entre la culture et le tourisme demeure très importante car, il ne faudrait pas que la fréquentation des touristes favorise la dénaturation de ce patrimoine”, a pour sa part, indiqué, le responsable du programme ”sur la piste du Caméléon” pour l’association des minorités ethniques, Bacary Camara.
Parmi les changements notés grâce à l’avènement du tourisme au pays ”Bassari’’, il a évoqué ”l’élaboration d’un calendrier culturel des communautés, la pratique des activités permettant à ces dernières de valoriser leur culture”, etc.
AMN/SBS/MK/SKS/OID
