SENEGAL-PATRIMOINE-CINEMA

Dakar, 11 déc (APS) – Deux cinéastes sénégalais ont mis en exergue, mercredi, la valeur patrimoniale que peuvent représenter les projets de films non réalisés, lors d’une conversation organisée par la radio panafricaine Pan African Space Station (PASS).

‎”Les gens doivent comprendre que saisir le présent passe par une connaissance du passé. Le fait de parler de ces projets non réalisés permet aux journalistes et aux écrivains de les documenter et de les inscrire dans le patrimoine”, a déclaré le journaliste et artiste Pape Samba Kane.

‎Intervenant autour des projets de films inachevés, notamment son propre projet intitulé Kattan et celui du réalisateur Ousmane William Mbaye, Talatay Nder, il a souligné l’intérêt d’un tel exercice qui leur offre l’occasion de ”réfléchir à haute voix sur ce qu’ils n’ont pas accompli ou ont mal accompli”.

‎Selon lui, cette démarche vise à contribuer à la construction d’une mémoire collective et d’un fonds documentaire sur le cinéma.

Pape Samba Kane estime que ces projets non aboutis peuvent, avec le temps, devenir de ”bons narratifs” pour le cinéma, leur évocation permettant notamment aux jeunes cinéastes de s’en inspirer.

‎Abondant dans le même sens, Ousmane William Mbaye a affirmé que ces œuvres non réalisées constituent un patrimoine ”non négligeable”, d’autant plus qu’à l’époque ”tout avait déjà été pensé et élaboré”.

‎”Dans les années 1980-1990, de grands projets ambitieux n’ont pas pu aboutir en raison de défaillances administratives et de sociétés de production qui faisaient faillite”, a-t-il rappelé.

‎Il a également évoqué l’absence d’associations cinématographiques fortes et le manque d’une véritable industrie du cinéma au Sénégal parmi les facteurs ayant contribué à la non-réalisation de ces projets.

AMN/SBS/MK