SENEGAL-ENVIRONNEMENT-SENSIBILISATION
Dakar, 18 sept (APS) – Des acteurs du secteur de l’environnement venant des régions de l’intérieur du Sénégal ont marché jeudi à Dakar pour sensibiliser sur les enjeux de la justice climatique, dans la cadre de la Semaine d’action universelle pour le climat, a constaté un reporter de l’APS.
Dès les premières heures de la matinée, plusieurs jeunes ont investi le rond-point de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), point de départ d’une grande procession qui a pris fin à la place du Souvenir africain, sur la corniche ouest dakaroise.
Les marcheurs, en uniforme, casquettes bien vissées sur la tête, portaient des pancartes sur lesquelles figuraient des messages de sensibilisation sur la problématique de la justice climatique.
Ils scandaient, tout au long de la marche et dans une atmosphère conviviale : “Justice climatique ! Justice climatique !”.
“Nous marchons pour que les politiques publiques répondent enfin aux urgences des enjeux climatiques en soutenant le financement agroécologique”, a déclaré Khaita Sylla, la directrice de la section sénégalaise d’Actionaid international, structure initiatrice de cette “marche verte” à Dakar.
D’autres organisations de défense de l’environnement comme Spac West Africa, Corps Africa, Activista ou encore Global Platform ont participé à cette marche organisée dans le cadre de la Semaine d’action universelle pour le climat.
“Cet événement s’inscrit dans le cadre de la célébration de la Semaine verte du climat, observée dans le monde entier. Nous profitons de cette période pour défendre plusieurs thématiques liées au climat”, a expliqué Khaita Sylla, en première ligne lors de cette marche.
“Nous plaidons pour que les politiques publiques correspondent enfin aux urgences climatiques, en privilégiant le financement agroécologique. Nous marchons pour notre survie, pour un avenir juste, durable et inclusif”, a-t-elle insisté.

Depuis le 15 septembre, Actionaid Sénégal est en train de dérouler diverses initiatives comme des forums de discussions, en lien avec des thématiques relatives au climat et ses interconnexions avec les communautés, les jeunes et la fiscalité, a-t-elle ajouté.
D’après Mme Sylla, à l’échelle nationale, Actionaid Sénégal “mise grandement sur l’engagement des jeunes”, perçus par l’ONG comme des acteurs essentiels de la transition écologique et porteurs d’avenir.
“Nous avons de nombreux mouvements de jeunesse qui nous accompagnent. Le message est puissant. Les jeunes incarnent le présent tout autant que l’avenir. Il est impératif qu’ils soient au cœur des discussions sur le climat, car il s’agit de leur futur, mais aussi de leur présent”, a-t-elle déclaré.
“Les jeunes vivent dans des communautés rurales et ressentent les effets du changement climatique. Leur présence envoie un message fort aux décideurs pour qu’ils investissent dans l’agroécologie” et fassent en sorte que ”la question climatique soit centrale dans les prises de décision”, plaide Khaita Sylla.
Fatoumata Binta Touré, activiste de la League Global Platform, une entité d’Actionaid Sénégal, ne dit pas autre chose et dit attendre de l’Etat qu’il respecte les engagements qu’il a pris en matière d’agroécologie et d’agriculture en général.
“Nous exigeons que les financements alloués aux engrais organiques soient honorés, que la distribution soit transparente, et que la question de genre soit intégrée. En somme, nous appelons l’État à respecter tous les engagements liés à la COP21 et aux financements nécessaires”, dit Mme Touré.
Elle considère que la justice climatique requiert le respect des engagements pris lors des différents sommets internationaux réunissant chaque année les pays signataires de la Convention des Nations unies pour lutter contre les changements climatiques.
“Nous demandons justice pour tous ces pays qui, bien qu’ils ne soient pas pollueurs, subissent violemment les conséquences de la pollution”, a-t-il souligné.
Modou Fall, vêtu intégralement de déchets plastiques, d’où son surnom “l’homme plastique”, a fait part de sa satisfaction de participer à cette lutte pour le climat, au nom de l’association d’où son surnom, président de l’association “Sénégal Propre” dont il est le président.
“Nous sommes ici pour soutenir la jeunesse sénégalaise dans son engagement envers la protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique”, déclare cet activiste cinquantenaire, stature imposante.
A ses yeux, le réchauffement climatique “ne représente plus une simple menace ou un discours, mais une réalité existentielle qui continue de ravager”.
Il a signalé que dernièrement, de nombreux dégâts liés au changement climatique ont été observés sur la plage de Yarakh et à Thiaroye-sur-mer, dans la région de Dakar, et plus globalement sur l’ensemble des côtes sénégalaises.
Sur cette base, “l’homme plastique” juge “impératif de travailler en synergie pour combattre le réchauffement climatique et envisager des alternatives pour préserver l’humanité”, conclut “l’homme plastique”.
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