Dakar, 20 jan (APS) – Une étude menée dans deux services de gynéco-obstétrique à Dakar révèle que 25,41% de femmes ont eu à subir une dépression post-partum (DPP) au cours de leur vie, un pourcentage élevé comparé à l’estimation mondiale comprise entre 10 et 15%.

‘’L’étude a inclus 122 participantes avec une prévalence élevée de DPP (25,41%) au Sénégal, significativement supérieure aux estimations mondiales. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime sa prévalence entre 10 et 15% chez les femmes en post-partum’’, selon le rapport de l’étude réalisé par un groupe de chercheurs sénégalais en spécialisation en gynécologie.

Le groupe de médecins est composé des docteurs Sokhna Seck, Djeinaba Bassine Baldé, Momar Camara et El Hadj Makhtar Ba.

La dépression post-partum (DPP) constitue le trouble psychiatrique le plus fréquent de la période périnatale, explique le rapport.

‘’La tranche d’âge la plus représentée était celle de 24-29 ans. 40% des participantes étaient d’ethnie Peulh, suivie des Wolofs. Les femmes mariées représentaient 93% de l’échantillon. Le taux de scolarisation était de 89%. La majorité des participantes n’exerçaient pas d’activité professionnelle rémunérée. La violence conjugale était présente dans 14% des couples’’, informe le document.

Selon l’étude, ‘’28% des mères ont déclaré avoir vécu un événement stressant pendant leur grossesse’’, alors que 22% des femmes présentaient une pathologie médicale chronique, dont 55% souffraient d’hypertension artérielle.

Le rapport signale également que ‘’1% des femmes rapportaient des psychiatriques personnels et 5% des psychiatriques familiales’’.

La plupart des femmes avait entre deux et quatre enfants vivants en bonne santé, note le document.

En Afrique, particulièrement au Sénégal, les données épidémiologiques sur la DPP restent limitées. Cette étude vise à évaluer la prévalence de la DPP et à identifier les facteurs sociodémographiques et cliniques associés dans le contexte sénégalais, selon le groupe de chercheurs.

Cette situation s’explique, selon eux, par plusieurs facteurs notamment ‘’l’insatisfaction du suivi prénatal et l’exposition à des événements stressants’’ pendant la grossesse.

La grossesse était non désirée dans 17% des cas et 12% des participantes avaient eu une complication. Selon le rapport toujours,  »6% étaient insatisfaits de la qualité de leur suivi prénatal. Le taux de césarienne était de 18%’’.

Concernant les facteurs associés, l’étude relève le statut matrimonial célibataire, le manque de soutien du conjoint, la violence conjugale, les conflits avec la belle-famille, l’apparition d’un événement de vie stressant pendant la grossesse, la présence d’antécédents médicaux personnels, l’insatisfaction du suivi de la grossesse et le mode d’accouchement par césarienne.

‘’Deux facteurs apparaissent particulièrement déterminants: ces résultats soulignent l’importance d’un dépistage systématique et d’une approche biopsychosociale intégrée dans la prise en charge périnatale’’, ont conclu les médecins.

NSS/ADL/OID/SKS

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