Dégradation sécuritaire, intelligence artificielle : Gilles Yabi évoque les enjeux de 2026
Dégradation sécuritaire, intelligence artificielle : Gilles Yabi évoque les enjeux de 2026

SENEGAL-AFRIQUE-SOCIETE

Dakar, 31 déc (APS) – L’Afrique de l’Ouest se retrouve face à l’urgence de stopper la dégradation sécuritaire dans cette partie du continent, avec comme corollaire la désinformation par les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle dont il faut combattre les conséquences en misant sur l’intelligence collective, estime l’économiste et politologue Gilles Yabi.

“L’urgence est de stopper la dégradation sécuritaire […], de stopper la tendance à l’autoritarisme militaire et civil dans la région, à la remise en cause des principes de liberté”, a-t-il déclaré à l’APS, qui lui a demandé de faire le bilan de l’année 2025 et de dégager des perspectives pour 2026.

Se projetant sur la nouvelle année, le directeur exécutif du think tank Wathi considère que face à ces menaces, il faut miser sur la capacité d’action collective dans une région qui a la particularité d’être “la plus jeune du monde”.

Sous ce rapport, l’Afrique de l’Ouest dispose d’un “potentiel de créativité, d’innovation [qui oblige] à la transmission”, selon le directeur exécutif de Wathi, un cercle de réflexion spécialisé dans les sujets intéressant l’Afrique de l’Ouest et animé par des experts indépendants.

Il affirme que dans cette optique, le think tank Wathi s’assure de “parler aux plus jeunes, de mettre l’accent sur l’éducation, sur la formation, sur la recherche, sur la culture”.

Mais surtout, Wathi s’emploie à “contrer aujourd’hui aussi la désinformation, les menaces qui viennent avec les technologies qui apportent des solutions, mais qui apportent aussi des risques énormes, l’intelligence artificielle qui peut permettre aujourd’hui de brouiller totalement les informations”.

D’après Gilles Yabi, “la réponse la plus pertinente à toutes ces menaces, c’est l’intelligence collective”, qui permet de faire en sorte que “chaque citoyen, dans notre région, se renforce dans sa capacité de réflexion, d’analyse, d’appréhension de la réalité”.                                                        

Il a assuré que le think tank qu’il dirige, avec d’autres acteurs, va “continuer à se battre sur tous ces fronts pour qu’on ait une année 2026 meilleure que 2025”, appelant à travailler “sans nécessairement s’attendre à avoir tout de suite des résultats éclatants à court terme”.

“Un an, c’est du court terme. Mais, même si la situation continuera probablement à être difficile en Afrique de l’Ouest en 2026, il faut à nouveau qu’on reste toujours extrêmement motivés dans ce qu’on fait”, a dit Gilles Yabi, docteur en économie du développement.

HK/BK/OID