SENEGAL-MONDE-CINEMA
Dakar, 14 déc (APS) – Le film ”Alazar” du réalisateur et scénariste éthiopien Beza Hailu Lemma a remporté le Grand-prix de la huitième édition du festival international du court métrage “Dakar Court”, clôturée samedi au cinéma Pathé Mermoz, l’APS.
”Le Grand Prix Dakar Court 2025 est attribué au film ‘Alazar’ de Beza Hailu Lemma”, a déclaré la présidente du jury, l’actrice réalisatrice Aïssa Maïga, lors de la cérémonie de clôture.
Selon Aïssa Maïga, le choix du jury est motivé par la volonté de récompenser un film qui constitue, à ses yeux, ”le début d’une œuvre au sens de la continuité mais aussi d’un geste artistique”.
”D’un film à un autre, on sent qu’il y a une marque très forte, quelque chose de très abouti”, a-t-elle ajouté.
Le jury comprend des acteurs du septième art tels que la productrice tunisienne Dora Bouchoucha et de la réalisatrice Béatrice Soulé, sans compter Alain Sembène, gestionnaire du patrimoine de Sembène Ousmane, a positivement apprécié la participation de tous les films en compétition (drame, science-fiction, humour, historique) et salué la diversité des approches.
”C’est très intéressant parce que cela montre la vivacité, l’énergie, l’imagination et le talent de cette relève magnifique qui vient aussi bien de la Caraïbe que de notre coin ouest africain, d’Afrique de l’Est, du Sud et d’Europe”, a dit Aïssa Maïga, réalisatrice française d’origine malienne et sénégalaise.
D’une durée de 36 minutes, ”Alazar” raconte ‘’histoire d’une communauté paysanne en Ethiopie contemporaine, dont l’exode est interrompu lorsque le patriarche disparait de sa tombe.
Son fils Tessema qui doute de l’explication divine de l’Eglise orthodoxe, disant que son père a été élevé au ciel, se lance dans sa propre enquête.
Entre vérités enfouies, dilemme entre foi, rationalité et mysticisme, “Alazar” plonge le spectateur dans un environnement hostile où la sécheresse dit sa loi.
Le film ”Alazar a aussi remporté le “Prix Ababacar Samb Makharam” de la meilleure mise en scène.
Pour le reste du palmarès de cette huitième de “Dakar Court”, le “Grand Prix national Annette Mbaye Derneville” a été remporté par la réalisatrice franco-sénégalaise Linda Lo pour son film ”C’était bien”, une œuvre qui interpelle sur la responsabilité des parents qui exposent leurs enfants à tous les dangers.
Le film ”L’enfant à la peau blanche” de Simon Panay, une fiction de 14 minutes qui met en scène un enfant albinos exposé à un destin tragique dans un site d’orpaillage, a remporté le prix du meilleur scénario.
Le Prix du meilleur film d’école a été remporté par ”Le serment de Boukary” de Ségou Banou.
Le “Prix critique talent Dakar Court”, qui récompense le meilleur article de critique sur les films en compétition, a été décerné à la journaliste guinéenne Isabelle Kolkol Loua pour son papier ”Place à l’action”, consacré au film ”Bord à bord” de la réalisatrice tunisienne Sahar El Echi.
Le Prix d’interprétation masculine a été remis à Tiago Marques, jeune acteur du film ”Punter” du réalisateur sud-africain Jason Adam Maselle, une exploration de l’état mental d’un addict aux paris qui sera sauvé par son fils.
Le Prix de la meilleure interprétation féminine a été décerné à trois actrices en même temps, à savoir Cherley Raveau, Sahar Fromager et Sylviane Eneleda du film ”Adan Nawn ek ko” de Ella Moun.
Il met en scène trois femmes dans une prison dont l’une vit un traumatisme mental à la suite d’un viol, une violence intérieure qui ne laisse la place qu’aux mots et à un silence assourdissant.
Le Prix GREC-France Télévisions a été décerné au projet ”Le tambour du silence” de Assane Niang.
FKS/SBS/BK

