SENEGAL-EDUCATION-REACTION
Dakar, 5 déc (APS) – Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) exhorte le gouvernement sénégalais à instaurer un dialogue sincère avec les étudiants, soulignant qu’aucune réforme, notamment concernant les bourses, ne peut aboutir sans un consensus minimal fondé sur une démarche inclusive et participative.
“Le SAES réaffirme sa disponibilité et son engagement pour la stabilité du sous-secteur de l’enseignement supérieur. Cependant, cette stabilité ne peut être garantie que par le respect des engagements, le dialogue sincère avec tous les acteurs de l’enseignement supérieur”, selon un communiqué de son Bureau national réuni mercredi afin d’examiner la situation dans les universités publiques du pays marquée ces derniers jours par de violentes manifestations d’étudiants réclamant leurs bourses.
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur appelle par ailleurs les étudiants au “calme et à l’apaisement”, invitant “les forces de l’ordre à la retenue et à éviter un usage disproportionné de la force qui pourrait aboutir à de nouveaux drames humains dans l’espace universitaire”.
Le SAES dit “a maintes fois, alerté sur les problèmes qui gangrènent le fonctionnement des universités publiques et qui sont à la base du dérèglement du calendrier académique depuis une dizaine d’années”.
Il déplore également ce qu’il qualifie d’arrimage du calendrier académique au calendrier électoral en violation des franchises et libertés universitaires, en faisant allusion aux fermetures des universités publiques suite à la pandémie en 2020 et aux événements socio-politiques de 2021, 2023 et 2024.
Il en est de même pour “le déficit et la non livraison des infrastructures pédagogiques et sociales toujours en cours depuis une décennie; l’orientation, sans mesures d’accompagnement, de quotas de bacheliers largement supérieurs à ceux définis par les instances académiques des universités sur la base de leurs capacités d’accueil”.
Le communiqué a aussi évoqué le “déficit chronique” d’enseignants-chercheurs, “la non application des mesures annoncées par le MESRI à l’issue du séminaire sur la stabilisation du calendrier académique en juin 2024, l’absence d’évaluation de la réforme LMD”.
Selon le SAES, “l’absence de solutions durables à ces problèmes, constitue la principale source de l’instabilité du sous-secteur de l’enseignement supérieur, accentuée ces derniers jours par des manifestations des étudiants dans les universités, et une menace sur la validité de l’année académique”.
AFD/SMD/ADL

