SENEGAL-ECONOMIE
Diamniadio, 20 mars (APS) – Le secteur privé a demandé, jeudi, à l’Etat du Sénégal d’augmenter l’enveloppe de l’allocation destinée aux entreprises privées dans le cadre de la convention Etat-employeur.
‘’Cette année, je pense que si on pouvait maintenir au moins les 10 milliards et peut-être même relever cette enveloppe, ça serait vraiment très utile pour accompagner les entreprises mais surtout, pour favoriser la création d’emplois’’, a suggéré Malick Guèye président de la commission compétences professionnelles, emploi et entreprenariat du Conseil national du patronat (CNP).
Il participait à une cérémonie de signature de conventions de partenariat entre la direction de l’emploi et des entreprises privées.
‘’Pendant plus de 20 ans, cette convention nationale Etat-employeur était bloquée à 1 milliard de francs CFA’’, a-t-il rappelé, soulignant qu’ ”il a fallu, malheureusement, que nous traversions des crises sociales et politiques en 2021 pour que l’Etat du Sénégal, sur suggestion des organisations patronales, fasse passer cette convention à 20 milliards’’.
M. Guèye préconise qu’un milliard peut aider à générer 800 emplois et qu’avec 20 milliards cela pouvait ‘’impacter’’ sur 20 000 emplois.
‘’Alors des 20 milliards, on est passé à 15 milliards en 2022, puis à 10 milliards en 2023, puis encore à 10 milliards l’année dernière ; donc je vous demande vraiment de relever cette allocation cette année ou au moins, la maintenir à 10 milliards’’, a-t-il plaidé.
D’après Malick Guèye il est important, à l’heure actuelle, de ”créer” des emplois, mais aussi ‘’d’accompagner’’ des emplois ‘’nouveaux’’ avec l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies.
‘’Si on ne favorise pas l’insertion de ce type d’emploi, on va passer à côté et on va accompagner peut-être des emplois qui vont péricliter très rapidement dans les prochaines années’’, a-t-il affirmé.
Youssoupha Diop, directeur exécutif de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES) a souligné que dans le cadre du partenariat public-privé en matière d’insertion des jeunes, la Convention Etat-employeur a été un outil ”phare”.
‘’Les pays où l’on note un bon comportement de l’emploi sont ceux où, il y a une bonne mobilité de la main-d’œuvre, permise par une flexibilité de la réglementation et une vision plus stratégique de la formation technique et professionnelle’’, a soutenu M. Diop.
Selon lui, il est également nécessaire d’évaluer l’impact et les améliorations à apporter à cette convention.
Le patronat a ainsi demandé la mise à jour de la convention dont la dernière révision date du 25 avril 2000.
‘’La Convention nationale Etat-employeur a été mise en place en 1927 et adoptée le 13 août 1987. La deuxième convention a été écrite en 2000 et on rêve d’une troisième génération avec l’aide de tous les partenaires’’, a rappelé Babacar Sy Directeur de l’emploi.
M. Sy a soutenu que la raison d’être de la Convention nationale Etat-employeur était de lutter contre le chômage des jeunes précisant que cet aspect reste toujours sa priorité.
‘’Messieurs les représentants du patronat, j’ai pris bonne note des suggestions qui ont été formulées dans le sens de renforcer l’efficacité et l’efficience de cet important dispositif que constitue la Convention nationale État-emploi’’, a réagi Abdoulaye Dièye, Secrétaire général du ministère du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions.
Prenant la parole au nom du ministre de tutelle qu’il représentait, il a indiqué que ce dernier est ‘’conscient de l’importance de la mission et de la nécessité de trouver des solutions idéales à cette problématique’’.
‘’Nous portons le combat ensemble pour que les ressources puissent être renforcées à la hauteur des attentes et des ambitions que nos jeunes nourrissent pour leur avenir’’, a-t-il promis.
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