Matam, 4 mars (APS) – Le gouverneur de Matam (nord), Mouhamadou Moctar Watt, a invité, lundi, la société minière de la vallée (SOMIVA) à améliorer sa communication avec les populations riveraines de la mine à travers la redynamisation du cadre régional de concertation mis en place en 2021.

 »Nous avons constaté qu’il ressort de toutes les interventions des uns et des autres, un déficit de communication entre la SOMIVA et les communautés riveraines de la mine. Cette absence de communication génère même des conflits. C’est pourquoi, on a beaucoup insisté sur ce point en proposant à l’entreprise d’aller dans le sens à améliorer sa communication », a-t-il déclaré.

L’autorité administrative s’exprimait lors de la présentation des résultats du rapport 2022 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), en présence de sa présidente Oulimata Sarr, du Directeur général de la SOMIVA, Ibrahima Sarr, et de plusieurs représentants des communes impactées.

Pour résoudre ce problème, le gouverneur a rappelé qu’il avait proposé au Directeur général de la SOMIVA la redynamisation du cadre de concertation et de dialogue mis en place en 2021, à travers la Commission régionale de concertation sur les interventions sociales du secteur minier, tout en veillant à  »l’application des conclusions retenues dans ce sens ».

 »J’avais demandé à cette époque à la SOMIVA d’envisager la mise en place d’un département communautaire qui va jouer le rôle d’interface entre les communautés riveraines de la mine et la société. Les gens disent toujours que la société ne communique pas et pensent que son impact est minime dans le développement de leur terroir », a soutenu M. Watt.

Cette perception des populations prouve, selon le gouverneur, qu’il n’existe pas une plage de dialogue entre les acteurs territoriaux qui sont impactés par l’exploitation minière et la SOMIVA.

 »Il y a un besoin d’améliorer notre communication, ce qui n’est pas une obligation qui revient à la société, mais nous voulons que l’ensemble des acteurs puissent jouer leur rôle. Cette communication doit être orientée vers les réponses appropriées qu’il faut donner aux populations. Il faudra aussi imaginer des cadres de concertation et de suivi pour voire les avancées », a laissé entendre le DG Ibrahima Sarr.

De son côté, le préfet de Kanel, Cheikh Ahmadou Ndoye, a demandé à la SOMIVA d’aider l’autorité administrative à bien gérer les conflits découlant de l’exploitation du phosphate en communiquant davantage.

Il a également déploré l’absence des responsables de l’entreprise minière lors de l’installation d’un cadre de concertation et de dialogue avec les communautés de même qu’à l’occasion d’un forum communautaire tenu à Hamady Hounaré.

M. Ndoye a invité la société à répondre aux invitations qui lui sont adressées par l’autorité administrative ou les populations impactées.

Ndendory, Hamady Hounaré et Orkodiéré sont les trois communes impactées par l’exploitation du phosphate, entrainant parfois des conflits liés surtout à l’indemnisation des propriétaires terriens et des conséquences sur l’environnement, l’agriculture, l’élevage et la santé.

AT/ASB/SBS/OID

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