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Dakar, 22 mai (APS) – Le Sénégal s’est doté d’un nouvel indice des coûts des Bâtiments et des Travaux Publics (IBTP) permettant la régulation des marchés publics et de l’amélioration des négociations contractuelles dans ce secteur, a déclaré, jeudi à Dakar, Abdou Diouf, directeur général l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD).
‘’En effet, L’IBTP est bien plus qu’un simple indicateur, au-delà du suivi de la conjoncture économique (…) au service de la régulation des marchés publics et de l’amélioration des négociations contractuelles dans le secteur des BTP’’, a-t-il dit.
M. Diouf présidait l’ouverture officielle de l’atelier de dissémination de l’indice des Bâtiments et des Travaux publics (IBTP) en présence des acteurs du secteur, des représentants des associations des consommateurs et des structures partenaires.
Il considère qu’avec cette initiative structurante, ‘’le Sénégal a franchi une nouvelle étape avec l’élargissement de cet indice pour couvrir l’ensemble des activités des BTP, répondant ainsi aux attentes croissantes des acteurs du secteur’’.
A l’en croire, cet ‘’instrument de gouvernance et de pilotage’’, est le fruit de deux ans de travail des experts de l’ANDS après celui publié en 2015 relatif aux bâtiments à usage d’habitation.
‘’Cet outil au-delà de permettre le suivi de la conjoncture économique dans le secteur des BTP, constitue également un instrument à l’aide de gouvernance de la commande publique puisque permettant de faciliter les négociations entre les différents acteurs de la commande publique notamment lorsqu’il s’agit de faire la révision des prix’’, a-t-il fait valoir.
Abdou Diouf est d’avis que l’IBTP donne une visibilité sur l’évolution des différentes composantes pouvant intervenir dans les coûts de construction allant du coût de la main d’œuvre au frais de transport en passant par les prix des matériaux de construction de l’énergie et les frais de transport.
‘’L’indice a été élaboré à travers une méthodologie très robuste et adaptée au contexte sénégalais et aux réalités des coûts de construction dans notre pays’’, a signalé le directeur général de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD).
Pour sa part, le directeur général de l’Autorité de la régulation de la commande publique (Arcop), Moustapha Djitté a salué ”cette belle initiative” mise à la disposition des acteurs de la commande publique dans le but ”de gérer de la façon la plus optimale possible les prix qui sont appliqués à l’administration”.
Il a déploré que, de par le passé, l’administration sénégalaise ne disposait pas d’un instrument pouvant lui permettre de contrôler ou d’ajuster les prix dans ”la réalisation des acquisitions de l’État”.
Cette absence de référentiel était à l’origine des lenteurs notées dans l’exécution de certains marchés publics. ”Et entre la conclusion et le lancement, il peut se passer un temps qui fait que le prix qui a été souscrit initialement ne soit plus adapté au moment de l’exécution”, a relevé M. Djitté.
Selon l’Autorité de régulation, ce référentiel constitue ”une avancée remarquable dans la maîtrise des coûts qui sont appliqués à l’administration”.
Moustapha Djitté a estimé que l’IBTP ”est extrêmement important dans le cadre de la gestion de la commande publique et surtout dans la perspective de rationalisation des ressources publiques dans un contexte économique” difficile.
Dans une perspective de communautarisation, il a également demandé à l’ANSD de réfléchir sur la possibilité d’élargir cet indice vers les autres pays de l’UEMOA.
”Tout le monde sait que les règles de la commande publique sont inspirées par une directive communautaire. L’extension de l’indice va permettre de se retrouver dans un ensemble où tout est harmonisé, y compris la gestion des prix”, a t-il dit.
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