Cheick Oumar Sissoko appelle à la mise en place d’un Fonds panafricain du cinéma
Cheick Oumar Sissoko appelle à la mise en place d’un Fonds panafricain du cinéma

SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA

Dakar, 21 nov (APS)- Le président de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI), le réalisateur malien Cheick Oumar Sissoko, plaide pour la mise en place d’un Fonds panafricain du cinéma, un outil qu’il juge incontournable pour imposer l’Afrique au reste du monde par l’image.

“Sur proposition de la FEPACI, nous avons créé la Commission africaine pour le cinéma et l’audiovisuel à l’Union africaine, grâce aux documents déposés en 2003 par Mathieu Kérékou et aux fonds octroyés par le gouvernement Kenya et dont plus de 50% a été détourné sur place”, a avancé l’ancien ministre malien de la Culture de 2002 à 2007.

“La deuxième chose était de créer le Fonds panafricain du cinéma. Si nous arrivons à créer ce fonds pour avoir nos propres images, nous travaillons sur la question, nous arriverons à sortir de cette impasse”, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.

Selon le réalisateur malien, la Fédération panafricaine des cinéastes est en train de mener des actions de sensibilisation pour convaincre les chefs d’Etat africains de la nécessité de créer cet instrument de financement du cinéma africain.

Le Maroc et le Sénégal sont les pays qui se distinguent le plus avec la création des fonds nationaux, mais aussi par le développement de la qualité de leur cinéma, a-t-il souligne. Le Mali, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et le Cameroun “suivent mais timidement”, a indiqué Cheick Oumar Sissoko.

Il a signalé que la FEPACI a élaboré un plan d’urgence de 350 millions de dollars américains, soit près de 200 milliards de francs CFA, “pour mettre en place des infrastructures qui permettront de ne plus aller en Europe, en Asie ou en Amérique pour finir nos films”.

“Il s’agit de faire tout ici en Afrique dans le but de structurer l’économie du cinéma et de créer des emplois”, précise le cinéaste malien, tout en déplorant la timidité, dit-il, des institutions régionales envers la culture.

“Nous avons des entités économiques régionales qui ont des directions de la culture, mais qui sont très timides par rapport au développement de la culture, nous devons travailler par rapport à cela”, indique Cheick Oumar Sissoko.

Il estime que la culture peut permettre de construire des relations avec les autres peuples, en donnant l’exemple du Nigéria dont l’industrie du cinéma est à la base de la création d’environ “un million d’emplois”, pour “350 milliards de francs CFA de chiffre d’affaires”.

L’Afrique du Sud et l’Egypte, également, “pour ne citer que ces pays […], montrent à suffisance” l’impact du cinéma sur la croissance économique, a-t-il relevé.

 

FKS/BK/SBS