SENEGAL-SOCIETE
Ziguinchor, 20 mai (APS) – La ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yacine Fall, a lancé, mardi, à Ziguinchor (sud), le projet de “déminage pour le développement en Casamance”, qui doit permettre de dépolluer une superficie de 69 596 mètres carrés, a constaté l’APS.
Ce projet d’une valeur de plus de 580 millions de francs CFA (un million de dollars américains), est entièrement financé par le gouvernement indien par l’intermédiaire du fonds Inde-Nations unies pour le partenariat au développement.
Durant son séjour à Ziguinchor, Yacine Fall a également assisté à la signature de la convention de financement du projet. La cérémonie s’est tenue en présence de l’ambassadeur de l’Inde, Dinkar Asthana, de la coordonnatrice résidente des Nations unies au Sénégal, Aminata Maïga, et du gouverneur de Ziguinchor, Mor Talla Tine, entre autres personnalités.
“A travers son soutien, l’Inde contribue à la sécurité des populations de la Casamance. Aujourd’hui, nous posons un jalon essentiel dans le processus de reconstruction de la Casamance, qui est un poumon de l’émergence économique du Sénégal”, a salué la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères.
Yacine Fall s’est félicitée de “l’engagement de l’Inde dans le cadre du déminage humanitaire en Casamance”.
Elle a rappelé que “le chef de l’Etat a lancé le plan +Diomaye pour la Casamance+, un programme d’urgence visant à ‘’assurer le retour des déplacés de la Casamance”.
Selon la ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, “ce projet contribuera notamment à restaurer la confiance des communautés déplacées pour qu’elles reviennent et démarrent des activités génératrices de revenus et la construction économique de la région”.
Le projet présente une étape cruciale dans la réhabilitation de la Casamance, permettant de résoudre les problèmes de sécurité immédiats et restaurer la dignité et la stabilité économique des communautés affectées, a souligné Yacine Fall.
La coordonnatrice résidente des Nations unies au Sénégal, Aminata Maïga, a rappelé que le projet vise à accompagner les efforts du gouvernement sénégalais dans la dépollution et la remise de terres déminées aux populations de la Casamance.
“D’un montant d’un million de dollars américains, sur 18 mois, ce projet va contribuer au renforcement de la paix, de la stabilité et de la cohésion sociale dans la région’’, a-t-elle précisé.
Elle a ajouté qu’’’il s’inscrit dans la stratégie anti- mine, qui ambitionne de faire du Sénégal un pays sans mine’’. ‘’Ce projet est lancé pour un retour définitif de la paix en Casamance, le désenclavement et la prise en charge des besoins des populations déplacées”, a-t-elle poursuivi.
L’ambassadeur de l’Inde, Dinkar Asthana, a indiqué que ce projet veut soutenir les efforts du gouvernement sénégalais pour le déminage et la restitution des terres déminées aux populations des départements de Bignona et Oussouye. Il doit déboucher sur le lancement du processus de retour et de réinsertion des personnes déplacées, et la reconstruction du tissu social et économique.
“L’Inde entretient avec le Sénégal des relations étroites et amicales, fondées sur le respect mutuel et des valeurs communes”, a ajouté le diplomate indien.
Il a signalé que le conflit armé lié à la rébellion du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) a laissé des ‘’séquelles profondes’’, notamment la contamination par les mines et d’autres restes d’explosifs de guerre.
“Cette situation a entraîné des déplacements massifs de populations, un appauvrissement économique et une insécurité alimentaire généralisée”, a-t-il regretté.
Selon lui, ” ce projet représente une étape cruciale dans la réhabilitation de la région de Casamance, non seulement en répondant aux problèmes immédiats de sécurité, mais aussi en restaurant la dignité et la stabilité économique des communautés affectées”.
Dans le cadre du projet de “déminage pour le développement en Casamance”, une superficie de 69 596 mètres carrés sera débarrassée des mines terrestres et autres restes explosifs de guerre, selon la chef du bureau PNUD Casamance, Fatou Binta Fall, qui présentait le projet aux participants.
L’agence d’exécution, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), mènera le projet, en collaboration avec le gouvernement du Sénégal, et plus particulièrement avec le Centre national d’action anti- mines au Sénégal (CNAMS).
MNF/ASG/SMD