Ziguinchor, 12 août (APS) – Un atelier sur le pardon et la réconciliation visant à apaiser les tensions pouvant subvenir entre communautés locales et anciens combattants en phase de réinsertion s’est ouvert lundi à Ziguinchor (sud), à l’intention des jeunes leaders de la zone de Diakaye et du nord-Sindian, dans cette partie méridionale du Sénégal.

Cette rencontre prévue pour deux jours a pour objectif de sensibiliser les jeunes leaders de la zone de Diakaye sur l’importance du pardon et de la réconciliation dans un contexte post-conflit, a expliqué la cheffe de mission du Centre pour le dialogue humanitaire au Sénégal, Mame Khady Diouf.

La rencontre, organisée par le centre pour le dialogue humanitaire, en collaboration avec le conseil régional de la jeunesse (CRJ) de Ziguinchor, a enregistré la présence du maire de Djinaky, Alphouseyni Diémé, des chefs de village et des organisations de jeunes.

“Quand on parle de pardon et de réconciliation, on pense au dépôt des armes qui a été effectué par l’ex-faction de Diakaye le 10 mai 2023 avec une incinération des armes le 23 décembre 2023. Donc, pour nous, il était important d’organiser cette activité pour pouvoir échanger sur les missions de pardon et de réconciliation dans un grand contexte de justice transitionnelle”, a relevé Mme Diouf.

Pour Mame Khady Diouf, le dépôt des armes suppose “une réinsertion des ex-combattants dans leur village d’origine”.

“Nous espérons, au terme de cette activité, avoir un dialogue qui puisse naître entre ces jeunes et ces ex-combattants. Nous voulons consolider cette paix”, a-t-elle dit.

Selon le président du conseil régional de la jeunesse de Ziguinchor, Mamadou Talibé Diallo, “l’intégration sociale dans la zone de Diakaye et du nord-Sindian ne peut se faire sans les jeunes “.

“Nous avons ciblé ces jeunes afin qu’ils puissent participer à la consolidation de la paix. Les jeunes sont des acteurs. Cette partie de la Casamance est pacifiée par l’État du Sénégal et les acteurs. Maintenant, il reste l’intégration sociale. Et cette intégration sociale ne pourra pas se faire sans les jeunes”, a estimé M. Diallo.

“Il y a, aujourd’hui, une impérieuse nécessité de se pardonner pour que se réinstalle le bon voisinage et la cohésion sociale et pour amorcer des actions véritables de développement”, a salué le maire de Djinaky, Alphouseyni Diémé.

“C’est une nécessité de se pardonner et de se réconcilier. Nous avons eu la chance d’avoir franchi des pas importants dans le cadre du processus de paix”, s’est-il réjoui.

La Casamance est le théâtre d’un des plus vieux conflits d’Afrique depuis que des indépendantistes ont pris le maquis après la répression d’une marche en décembre 1982.

Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie de cette région, le conflit a continuellement baissé en intensité.

Il y a deux ans environ, l’armée nationale avait mené des opérations d’envergure pour neutraliser les principales bases rebelles, renforçant ainsi l’accalmie notée dans cette partie du pays et favorisant le retour des personnes déplacées dans leurs villages d’origine.

Dans cet esprit, au moins 250 combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) ont déposé leurs armes il y a quelques mois, lors d’une cérémonie organisée à Mongone, une localité du département de Bignona, qui abritait par le passé une importante base du mouvement irrédentiste.

MNF/BK/SBS/AKS

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