MONDE-CULTURE-PERSPECTIVES
Dakar, 13 juin (APS) – La troisième édition de la Conférence-Festival (ConFest) internationale Afrique-Asie, qui se tient à Dakar, se veut un cadre d’échange visant à renforcer les liens de savoirs et de solidarité entre les deux continents, en proposant un nouvel axe de production des connaissances.
Des chercheurs, intellectuels, des artistes et acteurs culturels venus notamment d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine participent à cette rencontre dont la cérémonie officielle d’ouverture s’est tenue jeudi.
Prévue pour se poursuivre jusqu’à samedi, la rencontre offre l’occasion de débattre autour d’une douzaine de thématiques interdisciplinaires.
“Quatre jours durant, nous allons échanger sur de nombreux sujets, des questions souvent urgentes, affectant nos deux continents, et cela dans un monde toujours plus complexe, toujours plus instable”, a dit Ababacar Guèye, directeur de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Il a présenté la rencontre comme “un événement hybride”, en faisant allusion à la démarche participative dans le format des échanges à travers des tables rondes interactives, des présentations de films et d’autres formes d’expressions.
M. Guèye, représentant son ministre de tutelle à la cérémonie officielle d’ouverture de cette rencontre, s’est aussi félicité des perspectives de collaboration plus ouvertes qu’offre la ConFest, “en élargissant la base des acteurs impliqués et l’horizon de nos connaissances”.
Selon le directeur de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur, autant le Sénégal doit se projeter dans cette “vision ouverte et diversifiée” en matière d’internationalisation dans les pratiques créatives, de transmission et de diffusion du savoir, autant il doit “encourager les efforts déjà déployés par de nombreux pays et partenaires pour imaginer un modèle de circulation du savoir pluricentré”.
Selon le représentant de l’Institut international des études asiatiques (IAS), Philippe Peycam, il serait “impossible” de comprendre les liens entre les continents africain et asiatique en passant sous silence la culture, les arts et l’artisanat.
Il estime que cette rencontre constitue un ”symbole” devant aider à ”bâtir une communauté du savoir plus large et plus ancrée dans la culture”.
Il va falloir, selon lui, “nourrir une communauté de connaissances transrégionale multipartite, substantielle (…)”, pour de cette manière ”contrer les maux de la fragmentation accrue et des politiques populistes régressives”.
“Une décennie est déjà passée, depuis que nous nous sommes rencontrés à Accra, au Ghana, pour la première conférence d’Afrique-Asie en 2015”, a rappelé le représentant du collectif Afrique-Asie du Sud-Est, Lioud Amaah, en faisant l’historique de cette initiative qui constitue une ”force épistémologique, ontologique, théorique, et pragmatique”.
“Cet événement a été historique, c’était la première fois que des étudiants, activistes, artistes, etc. se rencontraient pour réfléchir sur les liens anciens et modernes entre ces deux peuples, ces deux civilisations, l’Afrique et l’Asie”, a-t-il martelé.
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