SENEGAL-RIZICULTURE
Du correspondant de l’APS à Bakel, Abou Ndiaye
Bakel, 4 juil (APS) – Les producteurs de riz de la cuvette de Kolangal, à Bakel, dans le nord-est du Sénégal, nourrissent l’espoir d’une bonne campagne de contre-saison en dépit de quelques difficultés liées au manque de matériel agricole, d’une moissonneuse-batteuse particulièrement.
Tôt dans la matinée de ce mercredi, dans cette cuvette située à quelques kilomètres de Bakel, des épis de riz sur des tiges jaunes et vertes attirent l’attention des visiteurs. Des jeunes, faucilles à la main, s’adonnent déjà à la récolte.
Depuis trois jours, la récolte manuelle a démarré dans cette rizière où 81 hectares sont emblavés pour la campagne de saison sèche-chaude de l’année 2025. Une récolte qui prend trop de temps et demande beaucoup de dépenses, ont expliqué des producteurs.
“Notre souci, c’est l’absence de matériel. Si on disposait d’une moissonneuse-batteuse, on aurait terminé depuis longtemps. La récolte avec des faucilles est dure, avec une lenteur extraordinaire”, se désole Sada Keita qui supervise des jeunes qu’il a recrutés pour l’occasion.
Ce producteur ayant exploité 0,25 hectare, redoute, à l’image de bon nombre de ses compères, l’installation de l’hivernage alors que les opérations de récolte sont encore en cours.
“Déjà, on fait la récolte sur des champs pleins d’eau, c’est dû aux pluies récentes. Lorsqu’on coupe les tiges, à un certain moment, il faudra rapidement faire sortir les épis des parcelles et les faire sécher sur les digues. C’est du travail supplémentaire”, se désole M. Keita.
Il ajoute qu’il faut avoir une main-d’œuvre chaque jour. “On prend des saisonniers pour récolter et assembler les épis. Pour une personne, de 8h à 12h, c’est 2000 francs CFA, jusqu’à 14h, c’est 3000 francs. Parfois, il arrive qu’on prenne 4 à 5 personnes, cela dépend des moyens”, renseigne-t-il
Pour le président des riziculteurs de Bakel, Samba Ka, il s’agit de mettre les bouchées doubles avant l’installation définitive de l’hivernage.
“On avait exprimé nos besoins pour la récolte, il s’agissait notamment de mettre à notre disposition une moissonneuse-batteuse pour aller plus vite. On n’en a pas encore. On a fini par louer une à Ballou, mais elle est tombée en panne”, souligne M. Ka, assurant que cela a poussé les producteurs à faire recours aux saisonniers.
“L’absence d’une moissonneuse-batteuse constitue notre principale difficulté. Le paiement des factures de la Senelec de l’année dernière aussi nous pose problème”, ajoute-t-il.
Il n’en demeure pas moins que les producteurs espèrent avoir un bon rendement après avoir reçu à temps les intrants.
”Cette année, les rendements sont très bons. On a reçu de l’engrais, de l’urée, les champs ont été réaménagés, les canaux sont aussi maçonnés”, témoigne Sadio Keita.
De l’avis de Mbaye Diédhiou, le responsable de la délégation de la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta du fleuve Sénégal et des vallées du fleuve Sénégal et de la Falémé (SAED), des efforts ont été faits pour permettre aux producteurs de terminer la récolte à temps.
“La moissonneuse-batteuse que les producteurs ont louée est pneumatique. Elle avait un problème technique, ce qui l’empêche de fonctionner dans les champs lorsque la pluie tombe. On a mis aussi à leur disposition de petites faucheuses pour les aider”, affirme M. Diédhiou.
Il indique avoir lancé un appel à la mobilisation pour soutenir les producteurs de Kolangal à disposer de moissonneuses-batteuses pour aller plus vite.
“On fait une course contre la montre avec l’hivernage. Il faut récolter très vite et battre très vite pour évacuer la production”, recommande-t-il en évoquant l’espoir d’une bonne production.
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