SENEGAL-CONGO-COOPERATION
Dakar, 12 juin (APS) – Le Sénégal et le Congo ont mis en place, jeudi à Dakar, un comité ad hoc chargé de réfléchir sur les voies et moyens d’approfondir leur coopération dans les secteurs économiques mutuellement enrichissants, a assuré le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko.
‘’Nous avons décidé de mettre en place un comité ad hoc qui se chargera de réfléchir, d’approfondir les pistes de coopération qui ont été évoquées aujourd’hui dans des secteurs économiques importants sur lesquels nos deux pays peuvent s’enrichir mutuellement’’, a-t-il notamment déclaré.
Il intervenait lors d’un point de presse conjoint avec son homologue du Congo, Anatole Collinet Makossa en visite d’amitié et de travail au Sénégal. La rencontre avec les journalistes a fait suite à une séance de travail co-présidée par les deux chefs de gouvernement.
‘’Nous sortons de cette matinée de travail très satisfaits et très confiants de pouvoir impulser une dynamique nouvelle pour cette relation entre nos deux pays, et la hisser à un niveau qu’elle n’a jamais atteint’’, a martelé Oumane Sonko.
Il a relevé l’importance pour les deux pays de s’inscrire dans une dynamique de coopération et de renforcement des échanges intra-africains caractérisés jusque-là par leur ‘’faiblesse’’.
Il est d’avis que la séance de travail tenue à Dakar allait permettre de donner dans le futur un caractère exemplaire à la coopération économique entre le Sénégal et le Congo en ce qu’elle permettra de hisser à un niveau très élevé les économies des deux pays tout en renforçant leur partenariat dans les secteurs de l’enseignement supérieur, de la défense et de la sécurité.
Le Premier ministre du Sénégal a souligné la nécessité d’acter, dans les meilleurs délais, les mesures de relance de cette coopération, à travers par exemple la réactivation de la grande commission mixte de coopération dont la dernière réunion s’était tenue en 2018 à Dakar.
Les échanges entre nos deux délégations ont aussi porté sur les secteurs de l’énergie, de l’exploitation forestière, de l’agriculture et sur d’autres domaines, notamment les possibilités et opportunités de partenariat dans les secteurs de l’assainissement, de l’enseignement supérieur, de la défense, du commerce et de l’industrie, a laissé entendre le chef du gouvernement sénégalais.
De son côté, le Premier ministre congolais a salué une séance de travail très fructueuse entre les membres des gouvernements sénégalais et congolais tout en magnifiant le caractère historique des liens de coopération entre Dakar et Brazzaville.
A l’en croire, l’année 1974 aura marqué le point de départ d’une coopération très active et qui a été consolidée par l’accord ratifié par le Congo le 15 janvier 1975. ‘’Depuis lors, les commissions mixtes se sont multipliées jusqu’en 1987, à travers la tenue de trois commissions mixtes de coopération’’, a-t-il rappelé.
Selon lui, les choses sont ”malheureusement” restées en l’état jusqu’en 2018 où un accord de coopération militaire et technique a été signé entre les deux pays.
‘’Nous avons signé en 2018 un accord de coopération technique et militaire qui a été ratifié au Congo en 2020. Et nous saluons la coopération militaire et technique entre les deux pays depuis 2020 avec un accent particulier mis sur la formation de nos cadres de l’armée et de la sécurité’’, a-t-il fait valoir.
Anatole Collinet Makossa a ainsi plaidé pour que les deux pays travaillent à quitter ‘’la diplomatie représentative’’ pour tendre vers ‘’une diplomatie plus coopérative’’, en évoquant un renforcement des liens économique et institutionnelles.
‘’Si nous voulons aller vers la Zone de libre échange économique d’Afrique, la ZLECAF, il nous faut renforcer l’économie et les échanges intra-africains. Il a été démontré une véritable faiblesse des échanges au niveau de la région’’, a-t-il à son tour admis.
Le Premier ministre congolais a également exhorté les pays africains à échanger davantage pour garantir le développement du continent.
‘’A peine 16% des échanges commerciaux concernent l’Afrique. 50 ou 60% des échanges commerciaux de l’Afrique se font avec des pays se trouvant hors du continent. On ne peut pas garantir le développement du continent si le niveau des échanges est si faible’’, a insisté Anatole Collinet Makossa, en disant que les efforts déployés dans ce sens vont permettre la création de petites et moyennes entreprises dans les pays concernés.
‘’Nous avons ouvert un certain nombre de pistes et nous avons foi que nous allons réussir cette coopération en la rendant beaucoup plus pérenne, plus souveraine et davantage résiliente’’, a-t-il ajouté.
FD/AKS/ASG