Assemblée nationale : les Sénégalais de l’extérieur à bonne place dans l’hémicycle
Assemblée nationale : les Sénégalais de l’extérieur à bonne place dans l’hémicycle

SENEGAL-POLITIQUE-REPRESENTATIVITE

Dakar, 15 déc (APS) – Le Sénégal accorde, sur le plan politique, une importance capitale à sa diaspora, à telle enseigne que celle-ci constitue, actuellement, la deuxième région, derrière Dakar, en termes de nombre de sièges de députés à élire au scrutin majoritaire.

Compte tenu de son important poids démographique et de son impact économique significatif, à travers notamment les transferts de fonds, la diaspora est devenue incontournable dans l’espace politique.

Une réalité sérieusement prise en compte par les pouvoirs publics qui ont entrepris de l’impliquer directement dans les instances de prise de décision telles que l’Assemblée nationale et le gouvernement.

Dès son accession à la magistrature suprême, Me Abdoulaye Wade a décidé de marquer le coup en octroyant un siège de député à la diaspora.

Ainsi, au sein de la nouvelle Assemblée nationale issue des élections législatives de mai 2001, figure un ”député des Sénégalais de l’extérieur” en la personne de Amadou Ciré Sall, un responsable du Parti démocratique Sénégalais (PDS) résidant en France.

Il n’est, cependant, pas élu directement par la diaspora, mais sur la liste nationale.

Ce procédé dure pendant trois législatures avant que le régime du président Macky Sall n’opère une véritable révolution grâce à la loi constitutionnelle portant l’élection de quinze députés pour la diaspora.

A la faveur, en effet, de la révision constitutionnelle votée par référendum le 20 mars 2016, le nombre de députés passe de 150 à 165, dont 15 pour les Sénégalais de l’extérieur. La loi a été adoptée le 2 janvier 2017 par l’Assemblée nationale.

Quand la diaspora talonne la région de Dakar

Pour une première dans l’histoire politique du pays, les Sénégalais de l’extérieur allaient se retrouver avec 15 représentants, à l’issue des Législatives du 30 juillet 2017, talonnant de près la populeuse région de Dakar qui caracole en tête avec ses 18 sièges de députés.

Sur ces quinze nouveaux parlementaires, les 12 appartiennent à la coalition Benno Bokk Yakaar (majorité parlementaire). Les trois autres parlementaires sont issus de la liste Wallu (PDS et alliés) et représentent l’Europe du Sud.

Aux élections législatives du 31 juillet 2022, Benno Bokk Yakaar, coalition au pouvoir, subit un cinglant revers face à l’intercoalition Yewwi-Wallu qui rafle 10 des 15 postes parlementaires dévolus à la diaspora.

PASTEF, le PDS et leurs alliés remportent l’Europe du Sud, l’Afrique Australe, l’Afrique du Nord, l’Amérique et l’Océanie, l’Asie et le Moyen-Orient, ainsi que l’Europe du Nord, de l’Ouest et du Centre.

Quant à à la coalition BBY, elle n’a gagné que les zones de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique du Centre.

PASTEF, dont le leader Ousmane Sonko avait décidé d’aller seul aux Législatives du 17 novembre 2024, n’a pas fait dans la dentelle à l’heure du bilan.

Sa liste a effectué une véritable razzia en Afrique Australe, Afrique de l’Ouest, Afrique du Nord, Amérique-Océanie, Asie et Moyen-Orient, Europe du Nord, de l’Ouest et du Centre et Europe du Sud, avec 13 députés.

Les deux autres parlementaires de la diaspora pour cette quinzième législature proviennent de la liste Takku Wallu Sénégal (constituée principalement de l’APR et du PDS). Ils représentent l’Afrique du Centre.

Outre leur importance numérique, les députés de la diaspora jouent un rôle de premier plan au sein de l’institution parlementaire. Et pour cause, un des leurs, en l’occurrence Aïcha Touré, est membre du Bureau et occupe le poste très stratégique de Premier Questeur.

HB/HK/MTN