Amadou Ba préconise un “ancrage identitaire” pour faire face à l’IA et à la modernité
Amadou Ba préconise un “ancrage identitaire” pour faire face à l’IA et à la modernité

SENEGAL-CULTURE-TECHNOLOGIE

Dakar, 19 déc (APS) – Le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Amadou Ba, a fait état d’un besoin d’ancrage identitaire et culturel pour mieux faire face à la modernité et aux bouleversements induits par l’Intelligence artificielle par exemple.

“Plus les sociétés se modernisent, plus on avance dans la modernité, jusqu’à ce qu’il y ait l’homme machine et qu’on parle désormais d’humanoïsme, plus on a besoin d’ancrage identitaire”, a dit le ministre.

M. Ba intervenait lors de commémoration des 50 ans de la revue “Ethiopiques” dont il a présidé jeudi la cérémonie officielle au siège de la Fondation Léopold Sédar Senghor, à Dakar.

Il estime que seule la culture peut “donner une raison d’être lorsque la machine entre et prend possession de beaucoup de secteurs qui faisaient un peu l’essence même” de l’existence de l’homme sur terre.

“Devant l’intelligence artificielle, il n’y aura qu’un seul îlot de résistance, ce sera la culture”, a-t-il insisté, se félicitant de la présence à cette cérémonie commémorative des élèves et étudiants intéressés par l’héritage de Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal indépendant et figure porteuse de la revue Ethiopiques.

“Plus les sociétés se développent, la technologie entre dans nos vies, prend une part sur beaucoup d’aspects de nos vies, jusqu’à notre intimité, et plus les sociétés ont besoin d’un ancrage, d’une bouée de sauvetage identitaire pour trouver encore un sens à leur existence, de même que les Etats”, a-t-il affirmé.

Le ministre s’engage à accompagner la Fondation Léopold Sédar Senghor pour faire connaitre l’héritage du poète-président auprès du jeune public.

Amadou Ba estime que toutes ces thématiques cantonnées aux périodes de lutte pour l’indépendance, ont désormais “une nouvelle résonance”.

“Et c’est à nous, par rapport à la thématique qui a été proposée, +Penser l’héritage+ (de Léopold Sédar Senghor), de voir comment notre jeunesse, nos sociétés doivent se réinventer à partir des paradigmes qu’on croyait limités à la lutte uniquement pour l’indépendance et l’émancipation des peuples”, a-t-il fait valoir.

Il considère que “plus que jamais ces thématiques doivent être au cœur même des politiques publiques” pour “les structurer”.

En plus de célébrer les 50 ans de la revue Ethiopiques, la Fondation Léopold Sédar Senghor a aussi commémoré son demi-siècle d’existence, en présence du secrétaire d’État chargé de la Culture, des Industries créatives et du Patrimoine historique, Bacary Sarr.

Il y avait aussi à cette cérémonie d’éminents universitaires parmi lesquels les philosophes Mamoussé Diagne, Abdoulaye Elimane Kane, l’écrivain critique Makhily Gassama, Cheikh Tidiane Gadio, tous par ailleurs anciens ministres.

Il y avait aussi l’ancien conseiller culturel du président Senghor, Gérard Bosio, les anciens directeurs de la rédaction de la revue Ethiopiques, entre autres personnalités.

FKS/HK/BK