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Dakar, 27 oct (APS) – Le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Alioune Sall, a souligné la nécessité de bâtir un écosystème médiatique africain “dynamique, innovant, éthique et souverain”, lundi à Dakar, à l’ouverture de la première édition du Salon international des médias d’Afrique (SIMA).
“Le SIMA, plus qu’un événement, est une ambition partagée, celle de construire ensemble un écosystème médiatique africain dynamique, innovant, éthique et souverain”, a-t-il déclaré.
Il a relevé que le monde assiste à “une transformation profonde du paysage médiatique”, marquée par la disparition des frontières entre médias traditionnels et numériques, en plus de l’émergence de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle et les plateformes sociales.
“L’Afrique, longtemps spectatrice de ces mutations, est aujourd’hui pleinement actrice [de ces évolutions], grâce à des rédactions qui intègrent l’intelligence artificielle, des start-up spécialisées dans le journalisme de données et de jeunes créateurs de contenus influençant des millions de citoyens”.
Il a averti que ces avancées technologiques “doivent s’accompagner d’une réflexion éthique et d’une gouvernance responsable”.
Il a mis en garde contre la désinformation et les discours de haine qui prolifèrent sur les réseaux sociaux, menaçant la cohésion sociale et la stabilité des nations africaines, dit-il.
“La presse doit être le rempart moral et professionnel contre la déformation du réel. Elle doit rester la boussole de vérité dans un océan d’informations contradictoires”, a déclaré M. Sall, appelant les journalistes à renforcer la vérification des faits et à respecter les règles déontologiques.

Il a insisté sur le fait que ces questions impliquent “une responsabilité partagée” entre les médias, les pouvoirs publics et les plateformes numériques, afin de promouvoir un environnement médiatique “sain”, garantissant la liberté d’expression tout en luttant contre les dérives.
Alioune Sall a rappelé que le Sénégal, “fidèle à sa tradition démocratique, entend jouer un rôle moteur dans la bataille mondiale pour la vérité, à travers ses institutions de régulation, ses réformes et ses programmes de formation destinés à renforcer une presse forte, professionnelle et éthique”.
Le ministre a également présenté le SIMA comme “une plateforme de réflexion, de partage et d’action”, ajoutant que les panels consacrés au droit à l’information doivent aboutir à “une Déclaration de Dakar” pour une information “sûre et fiable sur le continent”.
“Nos priorités doivent être claires : former et professionnaliser nos journalistes, renforcer la coopération Sud-Sud, encourager la production de contenus africains et restaurer la confiance entre le citoyen et sa presse”, a affirmé Alioune Sall.
Il a plaidé pour une réflexion sur l’économie des médias, l’émergence de nouveaux modèles de gouvernance et le soutien aux start-up africaines du secteur.
Le ministre de la Communication a par ailleurs salué la tenue du Marché international de contenus du SIMA, qu’il a présenté comme “une initiative majeure” visant à valoriser la créativité africaine et favoriser les échanges professionnels.
“L’avenir du journalisme africain se joue dans la créativité, la solidarité et la responsabilité”, a-t-il conclu, avant de souhaiter que le SIMA devienne “un rendez-vous panafricain incontournable” pour les acteurs du secteur.
Des ministres africains en charge de la communication, des journalistes, régulateurs, formateurs, universitaires, diplomates et élus participent à la première édition du SIMA, qui se poursuit jusqu’à vendredi.
De membres d’institutions africaines et internationales ainsi que des acteurs du numérique prennent également part à cet événement dont l’agenda prévoit des panels, expositions et échanges dédiés à la transformation et à la souveraineté du paysage médiatique africain.
AN/BK

