Dakar, 19 déc (APS) – Le professeur Idrissa Ba, coordonnateur du Centre de prise en charge intégrée des addictions de Dakar (CEPIAD), a invité l’Etat à asseoir une politique de réduction des risques liés aux usages de drogues, visant à avoir une meilleure réponse aux addictions. ‘’Je pense qu’il y a des propositions sur la table du gouvernement depuis 2017 pour reformer la politique sur la drogue, pour avoir des lois qui encouragent les scientifiques ou les intervenants à s’investir sur le terrain pour la réduction des risques liés aux usages de drogues’’, a déclaré le psychiatre Ba. Il animait une conférence de presse entrant dans le cadre de l’académie addiction, organisée du 16 au 18 décembre au siège du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS) par le réseau Addiris. »Cette approche, est une manière de rencontrer les utilisateurs de drogue, de discuter avec eux par rapport aux risques, mais aussi voir comment ils doivent faire pour se protéger », a-t-il expliqué. ‘’Nous ne pouvons pas continuer à courir derrière ces problèmes. Ce qu’il nous faut, c’est vraiment changer de stratégies dans nos réponses’’, a insisté le spécialiste en addiction. Il estime par ailleurs que la meilleure option qui s’offre à eux dans la lutte contre l’usage de drogue repose sur »les politiques de réduction des risques’’. ‘’Nous ne pouvons pas parler de politiques de réduction des risques sans parler de lois. Nous avons une loi qui date de 1975. Et en 1977, on a réuni toutes les lois sous forme de codes de drogue. Ce qui fait qu’au niveau de la temporalité, il y a des choses qu’il faut essayer’’, a-t-il plaidé. De plus en plus, a poursuivi le spécialiste, on parle de légalisation, de décriminalisation, mais surtout de régulation. Le professeur Ba estime qu »’il faut réguler, faire face aux différents risques qui menacent les usagers, mais aussi à la santé de la population’’. Dans cette perspective, Idrissa Ba a fait savoir qu’il y a »des propositions sur la table du gouvernement depuis 2017 » et qui ne demandent qu’à passer à l’Assemblée nationale. Il a rappelé qu’avant la création du CEPIAD, les drogues présentes étaient de l’héroïne ou de la cocaïne. »Mais vous avez vu qu’il y a d’anciennes drogues, comme le cannabis qui nous est tombé dessus. L’alcool, et maintenant il y a de nouvelles substances qui apparaissent comme le +volet+. Donc, il nous faut nous adapter sans cesse », a indiqué le coordonnateur du Centre de prise en charge des addictions de Dakar. Il précise en outre que le travail sur la réduction des risques liés aux usages de drogues a débuté depuis 2 ans. »Et pour la première fois une quarantaine de personnes se sont réunies pour échanger sur leurs expériences au Sénégal », a-t-il salué. Le réseau Addiction et réduction des risques dues aux drogues (ADDIRIS) regroupe 6 pays francophones : Burkina Faso, Côte d’Ivoire, France, Canada, Sénégal et Suisse. NSS/SKS/AB/ASB
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