Dakar, 16 jan (APS) – Une étude sur les aspects épidémiologiques et thérapeutiques des accidents des deux-roues et des tricycles, réalisée avec la participation au service d’accueil des urgences de l’hôpital Principal de Dakar, révèle que dans 63,16 % des accidents impliquant ces engins, les conducteurs ne disposaient d’aucun équipement de protection, ce qui augmentait le risque d’admission des victimes en réanimation.

« Les victimes étaient dans 59,2 % des cas de jeunes adultes, avec un sexe ratio H/F à 11. Le risque d’accident était plus élevé dans l’après-midi (16h-00h) », indique le livret des résumés des journées scientifiques du Collectif des médecins en spécialisation (Comes).

« Malgré l’obligation pour 79 % des conducteurs d’avoir un permis de conduire, seuls 25 % d’entre eux en possédaient [des équipements de protection] » lorsqu’ils sont impliqués dans un accident, ajoute ledit livret.

Il précise que dans « 63,16 % des cas, aucun équipement de protection n’était retrouvé [sur les conducteurs], augmentant ainsi leur risque d’admission en réanimation ».

Les journées scientifiques (16 au 17 janvier), qui se tiennent à la faculté de médecine et d’odontologie de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, portent sur les accidents de la circulation routière. 

Selon le Collectif des médecins en spécialisation, l’objectif de cette étude était d’évaluer les caractéristiques des victimes, des véhicules, les circonstances, le bilan lésionnel et la prise en charge des victimes des accidents de cyclomoteurs et motocyclettes au niveau du service d’urgence de l’hôpital Principal de Dakar.

Il s’agit d’une étude prospective descriptive et analytique sur deux mois (mars-mai 2023), impliquant les victimes des accidents de cyclomoteurs et motocyclettes.

D’après cette étude, les victimes étaient dans 59,2 % des cas de jeunes adultes, avec un sexe ratio H/F à 11. Le risque d’accident était plus élevé dans l’après-midi (16h-00h). Malgré l’obligation pour 79 % des conducteurs d’avoir un permis de conduire, seuls 25 % d’entre eux en possédaient » lors d’un accident.

« Les collisions étaient le mécanisme le plus fréquent (64,5 %). Les secours médicalisés n’étaient impliqués que dans 5% des cas », révèle rapport, selon lequel 6,5% de décès étaient notés « dans les dix jours » suivant l’accident.

Les accidents de la circulation, « cause majeure de traumatismes psychologiques »

« Le type de véhicule corrélé au pronostic montre que les victimes de moto Jakarta avaient un pronostic quatre fois plus grave », ajoute l’étude.

La psychiatre Sokhna Seck estime que « les accidents de la circulation constituent une cause majeure de traumatismes psychologiques dans notre société contemporaine, affectant profondément tant les victimes directes que leur entourage ».

« Si les blessures physiques bénéficient d’une prise en charge médicale immédiate, les séquelles psychologiques, plus insidieuses, peuvent s’avérer tout aussi dévastatrices et nécessitent une attention particulière », analyse Mme Seck, en service au service psychiatrique de l’hôpital de Fann, à Dakar.

« La prise en charge moderne de ces traumatismes repose sur une intervention précoce et personnalisée », a soutenu la spécialiste, au cours de sa présentation portant sur les impacts psychologiques des accidents de la circulation.

Elle note que la rééducation posttraumatique grave « reste classique, tardive et plus motrice, du fait de ressources humaines peu qualifiées ».

Cette situation est également due à des infrastructures de rééducation « inadaptées dans les pays en voie de développement, entrainant une mortalité très élevée, un handicap invisible et visible important », conclut-elle.

NSS/BK

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