SÉNÉGAL-ENERGIE-PERSPECTIVES
Dakar, 28 mai (APS) – La coordinatrice de la cellule transition énergétique du ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, Yaye Catherine Diop, a déclaré mercredi que l’un des défis majeurs pour l’accès universel à l’électricité d’ici à 2029 passe par les financements innovants et attractifs à moindre coût.
”L’un des défis majeurs pour cela reste l’accès à des financements attractifs et innovants à moindre coût afin de faire baisser le tarif de l’électricité, avec un impact direct sur les ménages et la charge de compensation supportée par l’État”, a-t-elle dit.
Elle présidait au nom du ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines, l’ouverture d’un l’atelier national sur la gouvernance territoriale de la transition énergétique.
”Le Sénégal ne pourra réussir sa transition énergétique juste sans l’accès à des financements innovants mais aussi à une implication renforcée des collectivités territoriales dans la mise en œuvre des politiques de transition énergétique”, a-t-elle insisté.
Mme Diop a rappelé l’objectif ambitieux du gouvernement d’atteindre l’accès universel à l’électricité d’ici 2029, dans le cadre des référentiels stratégiques Sénégal 2050 et de la Stratégie nationale de développement (SND) 2025-2029.
Elle n’a pas manqué de saluer les efforts du pays, qui ont permis de porter le taux d’accès à l’électricité de 79,6 % en 2018 à 84,3 % en 2023, tout en atteignant 30 % d’intégration des énergies renouvelables dans le mix énergétique, avec un objectif de 40 % d’ici à 2030.
Yaye Catherine Diop a toutefois tempéré sur les attentes concernant le Partenariat pour une transition énergétique juste (JETP), signé en juin 2023 par le Sénégal avec plusieurs États du G7 et de l’UE. L’objectif de cet accord est de porter la part des énergies renouvelables à 40 % du mix énergétique du pays d’ici 2030, contre 29 % en 2022.
”Le JETP est important, mais il ne financera pas toute notre transition énergétique. Il faut donc diversifier nos sources de financement”, a-t-elle fait valoir.
Mme Diop a toutefois défendu l’approche sénégalaise consistant à utiliser les ressources nationales en gaz naturel pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en soutenant l’industrialisation.
Elle a aussi mis en garde contre une ”transition déséquilibrée et imposée”, appelant à privilégier un modèle fondé sur les ressources locales, les réalités sociales et les besoins des territoires.
Face aux effets du changement climatique, matérialisés par les inondations de 2024 dans la partie Est du pays, elle a appelé à une application stricte du principe de responsabilité commune mais différenciée dans le cadre des négociations climatiques internationales.
Mme Diop a reconnu d’autres défis persistants qui freinent encore l’inclusion des collectivités territoriales dans les programmes de transition énergétique, dont notamment la faible décentralisation des compétences, le manque de moyens financiers et l’insuffisance de formation, appelant à des mesures concrètes pour y remédier.
Ouverte mercredi, cette rencontre de deux jours, est organisée par le Centre de recherche et d’action sur les droits économiques sociaux et culturels, (CRADESC) en partenariat avec l’African Climate Foundation.
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