Dakar, 11 jan (APS) – Les feux de brousse récurrents et la coupe illicite de bois menacent de plus l’existence du Saba senegalensis (maad-en langue wolof), une espèce végétale bien répandue au sud du pays, en Casamance, portant le même nom que son fruit, ainsi que l’essor du label ‘’maad de Casamance’’, premier produit transformé sénégalais à recevoir, l’indication géographique protégée (IGP) de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), a indiqué le producteur Pape Tahirou Kanouté, directeur exécutif de l’ONG ETDS (Economie Territoires et Développement Services).

  »Aujourd’hui, le produit labellisé +maad de Casamance+ qui fait la fierté du Sénégal, est confronté à d’énormes défis environnementaux pour continuer son essor », a dit à l’APS, M. Kanouté, directeur exécutif de l’ONG ETDS, lors d’une exposition de produits locaux.

 »Le problème, a-t-il expliqué, c’est qu’en Casamance, il y a beaucoup de feux de brousse, et le +maad+, un arbre fruitier dont les lianes s’élancent autour des arbres est généralement bien impactée ».

 »Lors de ces cas de feux de brousse, cette espèce végétale est généralement bien impactée », a-t-il réitéré, ajoutant qu’en plus des incendies,  »la coupe abusive des arbres affecte également la productivité des lianes qui fournissent, le  »maad », fruit sauvage de cette plante de la famille des apocynacées.

M. Kanouté a indiqué que les acteurs de la filière (cueilleurs, transformatrices, distributeurs) ont mis sur pied l’Association pour la protection et la promotion de l’indication géographique du + maad de Casamance’’ (APPIGMAC), pour assurer la protection et la commercialisation du produit + maad de la Casamance+.

Le directeur exécutif de l’ONG ETDS a rappelé que   »l’initiative de labélisation du produit +maad de Casamance+ est partie d’un séminaire tenu à Cap Skiring, en 2017, suite à une demande des femmes transformatrices de la Casamance ».

 »Cet atelier avait regroupé en son temps, des participants venus de 30 pays africains et européens, pour aborder des questions relatives à l’indication géographique », a-t-il ajouté, soulignant que c’est sept ans plus tard, notamment, le 25 juin 2024, que le +maad de Casamance+ a été labellisé, avec une indication géographique protégée (IGP) par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI).

Il a expliqué que l’indication géographique, est un  »droit de propriété intellectuelle qui vise à protéger le nom d’un produit ayant une qualité, des caractéristiques ou une réputation liée à son origine géographique ».

 »Cette indication n’autorise plus à d’autres transformateurs de transformer le fruit sauvage de Casamance en le renommant +maad de Casamance+ car il est désormais, un droit de propriété », a précisé M. Kanouté.

Le directeur des Petites et moyennes entreprises du Sénégal, Henri Fall Carvalho, a estimé que le  Sénégal peut se targuer d’avoir sa première indication géographique protégée grâce au label ‘’maad de Casamance. »

 »Cette indication géographique protégée permet à un produit de se vendre sur le marché international, à dix fois plus cher voire cinquante fois plus que son prix local. Ce qui est une manne financière et une voie pour renforcer, le chiffre d’affaires des entreprises », a ajouté M. Carvalho.

 »Le +maad de Casamance+ répond à des exigences clairement définies et qui sont très élevées », a-t-il magnifié.

 »Du moment que l’indication géographique +maad de Casamance+ est une opportunité et une fierté, nous ne ménagerons plus aucun effort en relation pour renforcer les acquis, diversifier les initiatives pour obtenir d’autres labélisation », a assuré Henri Fall Carvalho.

Le +maad+ est aussi appelé +zaban+ en langue bambara ou dioula,  +malombo+ au Congo.

ID/AB/MK

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