+++Par Daouda BA+++ Mbour, 24 déc (APS) – La pastèque (« xaal » en langue wolof), un fruit très prisé par les Sénégalais, est visible dans tous les coins et recoins de la ville de Mbour, un buisines florissant pour les grossistes et les détaillants qui n’en sont pas moins confrontés au problème de la conservation de ce produit très périssable. »Si le marché est pleinement approvisionné, ça peut nous causer des pertes énormes. Parce que, par exemple si tu achètes une quantité d’une valeur d’un million (de FCFA) au moment où le marché est inondé, tu peux ne pas écouler le produit’’, dit Cheikh Touré, un opérateur de la filière pastèque. Cheikh Touré tient un commerce de pastèques qu’il expose, amoncelées sur le bord de la route nationale, vers la mairie de Mbour. C’est l’un de ses deux points de vente bien connus de ses clients. Cheikh Touré dit exercer ce business depuis 13 ans. L’autre site est à Saly Velingara, renseigne-t-il. Le vendeur déploie ses équipes en zone rurale, surtout dans la région de Kaolack, pour lui acheter la marchandise bord-champ et l’acheminer à Mbour à bord de camions. ‘’Nous achetons à un prix variant entre 200.000 à 3000.000 de francs (FCFA), en fonction de la qualité et de la quantité » de la récolte, explique-t-il. Tout ce processus de récolte, de chargement, de transport et de déchargement de ce fruit lourd et délicat nécessite l’emploie d’une importante main-d’œuvre. ‘’A chaque voyage, je peux acheter 10 champs, et je prends pour chacun d’eux, au moins six personnes pour récolter et embarquer la marchandise dans des camions’’, rapporte Mame Malick Kane, un opérateur de pastèques. ‘’Pour le chargement, on peut payer jusqu’à 100.000 (FCFA) et le même montant pour le déchargement, une fois la cargaison arrivée à Mbour’’, note-t-il. A Thiocé, Abdourahmane Ngom et ses camarades attendent patiemment autour d’un thé, sous un arbre leur servant de quartier général, l’arrivée des camions de pastèques pour les vider de leur cargaison. ‘’Nous nous constituons parfois en équipe de 10, voire 6 personnes, selon le contenu du camion’’, dit-il. ‘’Il arrive que nous déchargions deux à trois véhicules par jour, suivant le moment de la campagne », indique le jeune homme. Les tarifs sont compris dans la fourchette de 20.000 à 80.000 francs (CFA) pour chaque opération’’. Le secteur du transport profite aussi de cette embellie du business de la pastèque. Pape Cheikh Niang, chauffeur de taxi clando se frotte les mains. ‘’On ne se plaint pas !, se réjouit-il, je peux faire deux à trois voyages par jour entre Mbour, Nguékhokh, Sindia et Popenguine-Ndayane, et pour chaque voyage, je peux gagner jusqu’à 5.000 francs (CFA), selon la quantité transportée’’. Selon Cheikh Touré, la vente de pastèques nourrit bien son homme, même si le pourrissement des produits hante le sommeil des vendeurs. A l’issue de sa campagne de l’année dernière, il s’était retrouvé avec un bénéfice de 2.500.000 francs (CFA)’’, se souvient-il. Cette année, il dit ne pas espérer atteindre le même chiffre d’affaires après avoir »perdu 850.000 francs (CFA) dans un chargement, dont une bonne partie a pourri’’. Il a plaidé auprès des autorités pour la mise à leur disposition de chambres froides pour ôter ce goulot qui étrangle la commercialisation de la pastèque, une activité qui emploie plusieurs catégories d’acteurs. Pour M. Ba, un universitaire ne souhaitant pas dévoiler son identité, ‘’ce business doit être accompagné par nos gouvernants depuis la phase de culture jusqu’à la production et essayer de faire de la transformation de jus de pastèque ». »Toute la quantité produite ne peut pas être consommée et il y a une bonne quantité qui va pourrir’’. »On a la terre, l’eau et si on produit une bonne quantité avec une transformation, cela peut retenir les jeunes au pays et peut participer à lutter contre l’émigration irrégulière’’, a estimé M. Ba, trouvé en train de se procurer des pastèques. DOB/ADI/OID/SKS
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