Dakar, 13 sept (APS) – La dissolution de l’Assemblée nationale et la convocation d’élections législatives anticipées le 17 novembre sont largement commentées par les quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).‘’Il n’y a pas eu de surprise. Le président de la République a dissous l’Assemblée nationale. Dans un message à la nation de 13 minutes, dans son costume africain sombre, il a donc décidé de rebattre les cartes. Mais d’abord en procédant à une véritable plaidoirie pour justifier sa décision. Il a fait état de blocage de sa politique par la majorité parlementaire qui a +décidé de ramer à contrecourant de la volonté du peuple sénégalais, pourtant clairement exprimée au soir du 24 mars 2024’’, note le quotidien Bës Bi.‘’Diomaye met fin au suspense’’, selon Sud Quotidien qui écrit : ‘’Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a finalement mis fin au suspense en annonçant lors de son message à la Nation d’hier, jeudi, la dissolution de l’Assemblée nationale et la tenue des élections législatives anticipées le 17 novembre. Annonçant également la publication d’un rapport validé par la Cour des comptes sur la mauvaise gestion de son prédécesseur. Le chef de l’Etat a accusé l’Assemblée nationale de se détourner du Peuple pour promouvoir le culte du blocage et ainsi entraver la mise en œuvre du projet sur la base duquel il a été élu’’.EnQuête parle d’une ‘’première historique’’ au Sénégal.‘’Si la dissolution est une prérogative constitutionnelle du chef de l’État et que tout le monde s’attendait à une dissolution de la présente législature, il faut noter que la méthode a été fortement décriée. En tous les cas, par son acte, le Président Diomaye entre dans les annales en devenant le premier président de la République au Sénégal à dissoudre l’Assemblée nationale. Souvent cité comme étant le seul précédent, 2001 est un mauvais exemple. À l’époque, Abdoulaye Wade avait fait adopter par référendum une nouvelle Constitution et avait profité des dispositions transitoires qui lui avaient permis d’aller aux législatives sans dissolution préalable de l’Assemblée nationale. C’est donc pour la première fois de son histoire que le Sénégal va rester soixante jour sans Assemblée nationale’’, souligne le journal.L’Info voit cette dissolution comme ‘’le coup de grâce de Diomaye à Benno’’, majoritaire à l’Assemblée nationale. ‘’Sans aucune surprise, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a prononcé la dissolution de l’Assemblée nationale et convoqué par la même occasion, les prochaines législatives le dimanche 17 novembre 2024’’, dit le journal.Selon cette publication, ‘’c’est un Bassirou Diomaye Diakhar Faye visiblement revanchard qui s’est adressé hier à la nation, pour porter publiquement le coup de grâce au régime déchu de Macky Sall. Tout dans la gestuelle du chef de l’Etat s’est révélée grave, pour annoncer dès le départ, ce qui devait être les derniers instants de la représentation nationale. Et ce que tout le monde redoutait, arriva enfin. Le président de la République, sans sourciller, a prononcé la dissolution de la représentation nationale’’.Pour Le Quotidien, ‘’Bassirou Diomaye Faye valide la volonté de Ousmane Sonko’’. ‘’Si certains avaient espéré que la dissolution de l’Assemblée allait être prise après la Déclaration de politique générale, la divine surprise ne s’est pas produite : le Président a acté la dissolution de l’institution et validé le refus du Premier ministre de se soumettre à cet exercice constitutionnel. Si BDF se défend d’avoir +dupé+ le Peuple sénégalais, cet engagement non respecté va le poursuivre durant son quinquennat, comme Macky Sall qui n’avait pas réduit son mandat après avoir pris un tel engagement. On lui a toujours rappelé qu’une parole présidentielle est sacrée’’, note la publication.La dissolution de l’Assemblée nationale ‘’était devenue un secret de Polichinelle’’, selon le quotidien L’As sur fond d’intérrogation : ‘’’Mais dans un contexte politico-social peu reluisant, surtout avec la recrudescence de l’émigration irrégulière, le Président Bassirou Diomaye Faye ne prend-il pas un risque avec ces prochaines élections législatives prévues le 17 novembre prochain?’’.‘’Aux urnes, le 17 novembre !’’, s’exclame à la Une Le Soleil, qui rappelle, dans un éditorial intitulé ‘’Clarifications’’: »Un pouvoir qui s’installe, c’est toujours un nouveau départ. En mettant le bulletin du nouvel élu dans l’urne, les électeurs ont aussi pris le soin de glisser dans l’enveloppe leurs frustrations et leurs espoirs. Ils élisent pour changer. Ils élisent pour fixer un autre cap. Ils élisent pour prendre un… nouveau départ’’, ‘’Or, souligne l’éditorialiste, comment changer les choses quand une ancienne majorité, en rupture avec la nouvelle confiance exprimée par nos compatriotes, en mars dernier, s’accroche à ses privilèges et plante des clous sur le chemin de cette espérance de mieux-être ? La majorité sortante a montré, par son rejet du projet de loi visant la dissolution du Conseil économique sociale et environnemental et du Haut conseil des collectivités territoriales et par son refus, auparavant, du débat d’orientation budgétaire, toute sa capacité d’obstruction. Le président de la République a besoin d’une majorité confortable pour dérouler son programme’’.OID/SKS
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