Par Bacary Badji

Dakar, 10 jan (APS) – L’avènement de la pandémie de Covid-19 en 2020  a ravivé le port du masque de protection au sein de la population mondiale y compris celle du Sénégal dans le but de se protéger du coronavirus.

Ici à Dakar, un tour au marché Petersen, situé non loin de la gare routière en plein centre-ville de Dakar dans la commune de Dakar-Plateau, permet de constater  l’ancrage du port du masque chez bon nombre de  dakarois en dépit du recul de cette maladie.

De plus en plus chez bon nombre de personnes à Dakar, le port du masque de protection est motivé par d’autres comportements préventifs contre la pollution atmosphérique ou encore les maladies respiratoires.

En cette période de fin d’année 2023,  plusieurs artères du  marché de Petersen sont remplis de vendeurs à la sauvette,  d’acheteurs, d’automobilistes et de visiteurs dans une ambiance survoltée. Un véritable tohu-bohu.

Dans cette ambiance annonçant les fêtes de fin d’année, se frayer un chemin sur les allées principales de ce grand marché où les rues sont bondées de personnes avec de longs bouchons d’automobiles en plus d’une occupation anarchique de la voie publique, est devenu quasiment impossible pour les passants.

Au croisement du rond-point Petersen,  des marchands ambulants occupent le cadre sur fond de sonorités ++mbalax++ une musique locale, distillée à travers des mégaphones pour attirer l’attention des acheteurs sur leurs marchandises.

En cette journée éclairée sous un ciel bleu azur, un vent sec souffle au marché Petersen accompagné d’ une sensation de chaleur visible de par la sueur au front  des visages des commerçants.

La couche de poussière accompagnée d’une vague de fraicheur qui a drapé la ville de Dakar et une partie du territoire national, la semaine précédente, s’est dissipée  dans l’atmosphère,   cédant la place à un temps plus ou moins chaud.

Les vendeurs de masques de protection se frottent les mains

Au milieu de ce tintamarre et  cacophonie, des vendeurs de masques de protection distillent  à travers des mégaphones les prix de vente de ces accessoires .

“ben masque fuki dereum, gnaar masque 100 francs’’,   (un masque coûte 50 FCFA, deux masques 100 francs“ en langue locale Wolof,  entend-t-on en boucle.

Modou Seck,  un des vendeurs de masques trouvé sur place vend différentes couleurs et variétés de ces accessoires de protection ainsi que divers équipements électroniques et électriques.

La quarantaine, il exerce ses activités de vente sous une tente de fortune implantée près de la gare routière Petersen,  sur une partie du chantier en cours  du Bus Rapid Transit (BRT).

Le commerçant dit trouver son compte dans la vente de ce produit. “Les dakarois deviennent de plus en plus conscients de l’importance du port du masque de protection. Il  m’arrive d’écouler jusqu’à 50 masques voire plus en une journée“ s’est réjoui M. Seck, avec un sourire derrière son masque de couleur bleu.

Interpellé sur l’utilité du port du masque, le vendeur originaire de la région de Diourbel (centre) explique, son importance sans aucune expertise.

Une astuce, à coup sûr, qu’il utilise pour accrocher les acheteurs afin de  bien écouler sa marchandise.

Sur ces entrefaites, un acheteur âgé d’une  soixantaine d’années se présente à Modou Seck en  déclarant : ‘’je veux  deux masques à 25 francs l’unité’’.

Après quelques secondes de marchandage entre vendeur et acheteur, ce dernier a cédé finalement au prix de 50 FCFA l’unité fixé par le commerçant.

Se gardant de décliner son identité, le sexagénaire explique qu’il porte le masque de protection pour “se protéger  du coronavirus, de la Covid-19“ qui a-t-il signalé,  “ est une maladie qui continue de sévir dans le pays“.

‘’En dehors de la COVID-19, j’utilise le masque de protection afin de me protéger des maladies causées par la pollution atmosphérique “ a-t-il ajouté.

Ismaila Ba, un  jeune homme à l’allure frêle se présente à son tour devant la place de Modou Seck.

Affichant un air pressé pour vaquer à d’autres occupations, le jeune client, explique qu’il porte le masque parce qu’il est asthmatique.

“Je mets le masque parce que je suis asthmatique“ a-t-il confié, expliquant que le masque l’aide également,   ”à se protéger de certaines maladies respiratoires transmissibles “.

A quelques jets de la cantine de Modou Seck, Mor Badiane, l’air évasif, est assis avec un masque facial de couleur bleu devant un magasin, situé aux abords d’une voie secondaire du centre-ville menant vers le marché Sandaga.

Mor Badiane dit souffrir d’asthme, une maladie qui affecte les voies respiratoires.

“En tant que personne souffrant d’asthme,  je porte mon masque,  une fois hors de chez-moi pour me protéger de la poussière“, a expliqué M. Badiane qui dit être originaire de Kaolack (centre).

“Le coronavirus évolue en sourdine”

Non loin de lui, Cheikh Diagne, un passant portant un masque est en pleine discussion dans une des rues du marché Petersen avec ses amis. ”Je porte le masque pour me mettre à l’abri de la poussière et du rhume’’ a expliqué M. Diagne.

Moussa Guèye, un septuagénaire, muni également d’un masque de protection faciale rencontré au cœur du marché abonde dans le même sens.

Tenant le Coran dans ses mains, et conversant avec quelqu’un, il  justifie que son habitude de porter un masque lui permet de se prémunir contre le rhume tout en protégeant  les proches des maladies respiratoires transmissibles.

“Je suis vulnérable à la poussière d’où cette habitude du port du masque de protection “, a confié Pape Faye croisé juste à sa sortie d’une banque attenante à la Place de l’Indépendance de Dakar.

Aliou Niang, pneumologue à l’hôpital de Fann, a expliqué qu’il est tout à fait normal que les gens portent des masques pour éviter la Covid-19,  d’inhaler l’air polluée, ou la poussière .

“Le coronavirus n’est jamais partie, il évolue en sourdine, au sein de la population. D’où l’importance de porter le masque de protection“, a ajouté Dr Niang.

BB/AB/SKS

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