SENEGAL-SANTE-STATISTIQUES
Tambacounda, 4 août (APS) – Le taux d’accouchement à domicile a doublé en une année à Daharatou, une commune rurale située dans le département de Kidira (est), passant de 4% en 2024 à 8% pour le seul premier semestre de 2025, selon la sage-femme du poste de santé, Dieynaba Sow.
‘’On a constaté que le taux d’accouchement à domicile est élevé par rapport à 2024, à cause de l’état de vétusté de la maternité. En 2024, il était de 4% contre 8% pour ce premier semestre 2025”, a-t-elle déclaré.
Elle recevait une délégation de journalistes membres de l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD) dans le cadre d’une caravane sur l’état de santé des mères, des nouveau-nés et de leur état nutritionnel, organisée du 28 au 31 juillet, dans quelques localités de la région de Tambacounda.
La sage-femme est d’avis que l’accouchement à domicile n’est pas un choix, mais qu’elle est liée aux contraintes liées à la vétusté de l’infrastructure sanitaire.
‘’Les femmes enceintes disent qu’elles risquent de mourir à l’intérieur de ce bâtiment-là”, relève t-elle, pointant du doigt l’infrastructure en banco qui sert de maternité.
Ainsi, ”elles préfèrent accoucher dans leur maison et venir ensuite en consultation post-natale avec leurs bébés” a expliqué Dieynaba Sow, relevant également la distance entre les lieux de résidence et le poste de santé.
Il arrive que certaines femmes accouchent en cours de route, Daharatou étant un village très vaste avec plus 7 000 habitants, a-t-elle fait savoir.
Face à cette situation, les populations, avec l’aide de l’infirmier chef de Poste (ICP), se sont organisées et ont pu construire une maternité, qui ne répond toutefois pas aux normes en plus de manquer d’équipements.
‘’Les femmes s’étaient organisées pour cotiser 200 et 300 FCFA pour réaliser cet édifice fait en banco. Le bâtiment a été peint par l’infirmier chef de poste lui-même, à l’époque’’, a expliqué Dieynaba Sow.
‘’Depuis que je suis là, on nous avait promis de nous construire une maternité, mais depuis quatre mois, les travaux sont à l’arrêt. On ne nous a pas donné les raisons’’, a déploré la sage-femme de Daharatou.
NSS/ADL/SKS/ABB